12e Biennale de Lyon, la fin d'un monde ?...
La Capitale voudrait récupérer ce qui est devenu un événement planétaire (un des plus réputés, parmi les 200 biennales existantes) par la volonté irrépressible de Thierry Raspail, directeur artistique, et de toute l'équipe réunie autour de lui : Thierry Prat, Frédérique Gautier, Ludovic Chemarin, etc (au total, 250 personnes). La récupération du phénomène par Gérard Collomb et Jean-Jacques Queyranne est odieuse. Chaque année ces bavards imposent au public des discours longs et prétentieux qui ne servent que leur apologie. Nous étions dans l'église de Saint-Just, bêtement abandonnée par l'archevêché, chaque mot raisonnait. Ces vilains messieurs avaient l'air de ce qu'ils détestent le plus, des corbeaux prêcheurs. Comme le hasard fait bien les choses. Je le dis et le répète depuis des années, l'art contemporain est en crise. Non seulement dans la forme, où il ne trouve plus de quoi alimenter son actualité conceptuelle ou minimaliste. Mais dans le fond, où les jeunes générations reflètent leur époque, celle de la communication absolue, celle d'Internet, et de Facebook, en tutoyant le vide. Les jeunes artistes sont à l'image des participants aux manifestations parisiennes. Ils défilent sans rien dire de bien neuf, ni de bien passionnant. Puis, les camions poubelles passent. Tout est nettoyé. Et, surtout, le pouvoir ne réagit pas. Particulièrement, celui du Hollandais truqueur. La Biennale ne serait-elle utile que pour canaliser toutes ces énergies ? On a choisi l'étendard de la Narration. Aurait t'on chuté dans l'anecdote. J'évoque pour ma part, un Art Maximal. Ben, qui est un ingrat, puisque Thierry Raspail le célébra au Mac, il y a deux ans, attaque le directeur de la Biennale sur ses éditos. Erreur ! Il n' y a rien de plus beau que les éditos de Thierry Raspail. Ils sont en effet d'une logique implacable, mais, il nous informe en décrivant de nombreux processus. Nul ne peut nier que la Biennale de Lyon apporte chaque année un flot d'informations, dans lesquels, chacun peut puiser, et nourrir sa curiosité. Ceci, nul ne peut l'ignorer ou le renier. A Paris, on voudrait récupérer la Biennale de Lyon. Mais, pour en faire quoi ? Un événement pour les mondains et les coquins ? A Lyon, Thierry Raspail ne favorise pas le copinage. Il travaille sur l'Histoire de l'art, en prenant tous les risques. Qu'on ne lui en soit pas reconnaissant en haut lieu, je n'en doute pas, mais son courage et sa détermination sont admirables. Chaque année, il confie les clefs de la maison à un, ou des experts. En 2013, il fait confiance à Gunnar B.Kvaran, né à Reykjavik, en 1955 (un vieux...), et à un titre « Entre-temps, brusquement, et ensuite ». Parmi les invités : Erro, Yoko Ono, et Alain Robbe-Grillet (totalement oublié par la nouvelle génération...), Robert Gober, Matthew Barney, Paul Chan, etc. 80% des œuvres sont inédites et produites pour la Biennale de Lyon. Cinq lieux : le Mac, la Sucrière, la Fondation Bullukian, l'église de Saint-Just, la chaufferie de l'Antiquaille. Autres événements induits: Résonance (en 2011 + de 200 expositions. 28 novembre Nuit Résonance), Veduta (60 habitations de la banlieue). 12e Biennale de Lyon du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014. biennaledelyon.com