77e Salon des Aquarellistes lyonnais dans le respect de la tradition...
On a voulu les voir disparaître devant l'évolution de la société. Pourtant, ils sont porteurs d'un savoir-faire séculaire, et voici pourquoi, je les soutiens tous. Douze peintres, cette année, disent leur passion pour l'aquarelle : Gilbert Abric qui réussit dans plusieurs grands formats à nous permettre de lire notre Cité et les années qui déposent des strates de traces architecturales, et particulièrement lorsque nous étudions ses toits autour du dôme de la Charité. Philippe Allain toujours le plus capable de résumer une émotion devant un objet, comme une sorte de disciple inspiré d'Edward Hopper. Il y a ceux qui exaltent leurs gestes, comme Thierry Grosfilley traduisant la fin de l'automne, la route, le village, les prés salés, la ferme, etc, et Georges Boulé qui lui, contemple la Nature : les blés, les roses et les boutons, le retour des pêcheurs, etc. Ceux qui respectent une tradition autour de la technique des Fleurs, comme Marius Cousin. Ainsi, il traduit justement ses émotions. Ses paysages sont nourris d'une ambiance de théâtre romantique. La présidente Renée Fra's-Perret qui succède à Jeannine Gay, indispensable présidente d'honneur, est une adepte des moines peintres de la dynastie Ming. Elle transmet l'essentiel d'une fleur ou d'un bouquet avec une dextérité époustouflante qui n'altère pas la présence d'une poésie du quotidien qu'elle tient à souligner : dans mon cerisier, dans un bouquet, printemps 2012, les lilas étaient superbes. Tous ces artistes sont les filtres du temps qui passe inexorablement. Il y a les appliqués, les studieux, comme Gilles Durand, un maître dont la sûreté de main est admirable, André Lebreux qui affectionne l'eau. Il s'attache à la description de la Dombes, du brouillard d'hiver ou du soleil couchant sur les étangs, et Claudius Pralus infatigable arpenteur de paysages : le lac des moutons et le Mont Blanc, le glacier du Génépi, la colline aux mimosas, etc. Patrick Galante qui présida le salon Regain en succédant au regretté Henry Treffel, s'est souvent tourné vers le changement, vers le mouvement, vers la quête de nouveaux horizons comme la mosquée ou les bougainvillées du Brésil. Deux invités sélectionnés avec vigilance : Alain Fontaine et Charlotte Le Sage qui démontre son métier et la légitimité de sa présence en évoquant une femme dans son kimono. Jusqu'au 26 novembre 2012. Espace Berthelot-Lyon 7e.