79e Salon de la Société des Aquarellistes Lyonnais, le plaisir dans la continuité...
Uniquement des « regards avisés et solidaires ». Pas de pique-assiettes, il n'y avait pas de buffet. Ici, l'amitié est sincère, et donc désintéressée, à l'image du président Claudius Pralus, fidèle analyste des atmosphères lyonnaises, qui signa l'affiche, et fit une intervention chaleureuse. Marius Cousin, valeureux habitant de Juliénas, disciple des peintres « fleuristes » formés par l'école des beaux-arts de Lyon à partir de 1807, fit un discours émouvant, pendant lequel, il rappela le décès au mois d'août dernier, du peintre Henri Grisot. Le groupe avait eu la judicieuse idée d'installer une de ses œuvres, une « platte » sur les bords de Saône, tout à la fois rigoureusement et sensiblement interprétée. Thierry Grosfilley qui fut amené au Salon par Henri Grisot, peint avec une vigueur enviable. On l'admire pour son lyrisme, mais, on lui envie sa belle santé. Certains de ses vergers me faisaient penser au célèbre peintre abstrait, Zao Wou-Ki. Thierry Grosfilley ne le connaît pas. Il ne peut donc être influencé. Marius Cousin, amateur de crépuscules enflammés, de thèmes romantiques, lui au contraire, apprécie l'œuvre de Zao Wou-Ki, qui obtint, il y a une dizaine d'années, l'équivalent pour la peinture du Prix Nobel. Patrick Galante est d'une remarquable régularité, qu'il soit dans les gorges du Todra, dans un souk marocain, ou sur un bord de Saône, ses paysages semblent toujours peints par un hindouiste disciple de Ravi Shankar. André Lebreux est plus ancré autour des étangs de la Dombes, dans les brumes, ou sous le soleil. Satan ne visite pas André Lebreux, il y a longtemps qu'il l'a vaincu, pour peindre la sérénité. Gilles Durand décrit l'Ile Barbe, chère à Jean Couty qui sera bientôt célébré au Musée de Bourgoin-Jallieu, à partir du 18 décembre. Renée Fra's-Perret, née à Saint-Gervais, poursuit son observation de la flore locale, particulièrement des clématites de montagne. Elle excelle aussi dans la description des roses, des pommes lumineuses, de la vigne, et surtout, des pots de confiture, à la fois rassurants et généreux. Gilbert Abric est désormais plus apaisé, son dessin aussi. Il a traduit des arbres, comme le faisaient sur certaines cartes encyclopédiques, les éditions Deyrolle ou Armand Colin. Son trait est précis, mais, il peut tout à coup, par une faille dans la situation du sujet, comme une branche brisée, transmettre une réelle émotion. J'ai apprécié sa mise en perspective de la placette, devant le mur peint, et la boutique du glacier Nardone, à Saint-Paul. Georges Boulé, un peu comme son ami, Claudius Pralus, évoque notre ville de Lyon, son Hôtel-Dieu, ou, le parvis de Saint-Jean sous la neige. Philippe Allain est selon mon esprit, un des artistes les plus libres d'inspiration de ce groupe. Il traite des sujets classiques, comme un étang, une rose, un pot oublié, mais sous son pinceau, et à l'aide de raccourcis inattendus, il compose un univers poétique, très singulier. Invités pour cette année : Charlotte Le Sage, délaissa pour la soirée le climat de sa Véranda, et Alain Fontaine, nous offre des barques bretonnes, du côté de la Pointe de Pelgruc. Jeannine Gay, présidente d'honneur était venue encourager ses amis, actifs protagonnistes d'un Salon pour lequel, elle milita ardemment. Il faut que la sélection reste exigeante, nous savons que Renée Fra's-Perret, peintre et présidente, veille au maintien d'un haut niveau de qualité. L'an prochain, le Salon des Aquarellistes Lyonnais fêtra son quatre-vingtième anniversaire. Jusqu'au 2 décembre 2014. Pour tous renseignements : www.societe-des-aquarellistes-lyonnais.com