82e Salon de la Société des Aquarellistes lyonnais à l'Espace Berthelot...
Un adjoint à la culture présent à son vernissage, il y a bien longtemps que cette très ancienne et, valeureuse société n'avait connu un tel honneur. Des adjoints à la culture, nous en avons vu défiler de toutes les couleurs politiques. Pourtant, ils avaient un point en commun. Un côté pédant, dans le style, je sais tout, et, j'ai tout compris. Ils se nommaient André Mure, Jacques Oudot, Patrice Béghain, ou, Georges Képénékian qui ne venait jamais à aucun vernissage. Trop petits événements pour sa grandeur. Peut-être n'aimait-il pas assez la peinture ? Dommage, car les œuvres des aquarellistes sont chargées d'émotion et de savoir-faire. Ce millésime, dont les créations furent sélectionnées, sous le regard expérimenté de la présidente d'honneur, Janine Gay, petite-fille de l'un des fondateurs de cette institution, Eugène Villon qui disposera prochainement, d'une salle entière, à la mairie de Caluire, grâce à la fidélité de Philippe Cochet, est un des plus représentatifs de cet art exigeant, depuis ces dernières années. Le président, Gilbert Abric, annonça l'absence de Claudius Pralus, auquel, nous souhaitons de retrouver sa verve créatrice, et son humour. Il n'ignore rien de l'histoire de la peinture de fleurs qui doit sa renaissance, à Lyon, à l'empereur Napoléon 1er qui voulait, en 1807, date de réouverture de l'école des beaux-arts, soutenir l'activité de la Fabrique de soieries lyonnaises. Nos aquarellistes sont les descendants des nobles artisans de cette haute époque. Marius Cousin s'inscrit, depuis toujours, dans cet esprit avec ses roses et ses pétunias. Il est aussi capable d'observer les lumières du Beaujolais, le Mont-Brouilly, une cadole à Juliénas, où, il vit, etc. Gilles Durand, paysagiste appliqué, peint la Saône à hauteur de l'église Saint-Georges, et la chapelle de l'Île-Barbe, qui sera bientôt restaurée. Gilbert Abric s'ouvre résolument à son observation obsessionnelle des flaques sur les pavés, des ronds dans l'eau, d'une fontaine à Embrun, du sillage du cygne, de l'angle de la rue Gadagne et de la rue de la Fronde, dans le quartier de Saint-Jean. Georges Boulé se voue entièrement aux effets de la peinture sur le papier mouillé pour rendre un incendie de couleurs, un jardin de fleurs, ou, le soleil sur la Saône. Renée Fra's-Perret oscille entre fleurs et fruits avec sa brassée de roses, ses oranges et citrons, et son art de la transparence pour dire les bocaux en réserve. Philippe Allain délaisse le strict dessin pour les vertiges du flou après l'orage, lui aussi est attiré par le charme du Mont-Brouilly. André Lebreux demeure le maître de la Dombes où le soleil se lève sur l'étang en Automne ou, le matin en Hiver vers Lapeyrouse, ou, le coucher de soleil vers Birieux. Alain Fontaine décrit la place du commerce à Lisbonne, la pointe de Tel Agrip, mais aussi, le bord de Veyle ou la prairie de la Dombes au Printemps. N'oublions pas que les aquarellistes sont des voyageurs, des témoins de l'évolution des paysages du Monde. A l'exemple de Patrick Galante qui use de couleurs inédites dans l'univers de l'aquarelle, pour dire la Piazza d'Arpino, ou, la citadelle d'Essaouira. Il porte aussi son regard vigilant sur l'admirable Grande serre du parc de la Tête d'Or ou sur notre chère Île-Barbe, territoire de Jean Couty, et, de Bruno Voisin, rigoureux historien de la Saône. Comment, pourrais-je omettre, le digne représentant de l'école des beaux-arts de Lyon, Thierry Grosfilley, descripteur inspiré et fougueux des Vergers à Vaugneray, des Folies de l'Automne, d'une Vieille maison propice à la Méditation. Deux invités bénéficient de l'esprit d'ouverture du jury : Christiane Bonicel, évoquant le bord d'un fleuve avec certains effets que permet l'eau sur le papier, et, Franck Hérété, dont le Crépuscule sur l'Hôtel-Dieu est un modèle de maîtrise technique, et de sensibilité. Une visite s'impose... Jusqu'au 27 novembre 2017, Espace Berthelot de 10h à 12 h et de 14h30 à 18h30. Le week-end de 10h à 18h30. Alain Vollerin