91e édition du Salon de Lyon et Sud-Est, un esprit d'ouverture accomplie...
Joignons-nous aux hommages rendus par le Salon à ses chers disparus : François Montmaneix, Jean-Paul Pichon-Martin, et la douce Hélène Mouriquand, dont une superbe Nature morte au pichet vert est présenté, ainsi qu'un portrait de l'élégant, Paul Philibert Charrin. Le Salon honore aussi le caractériel, Ivan Avoscan, professeur à l'école des beaux-arts de Lyon dont la carrière fut en partie un échec, et, Antoine Chartres, lui aussi, professeur à l'école des beaux-arts, admiré par Jean Fusaro et Jacques Truphémus, lequel, fut récemment la victime d'un carteron de commissaires-priseurs soutenus comme dans d'odieuses maisons par un expert des plus discutables, Olivier Houg, qui exploitèrent une partie du fonds d'atelier, avec la complicité du cousin héritier. A qui se fier. Pauvre Jacques Truphémus ! Laissons le passé, et tournons nous vers l'avenir. Je suis stupéfait par l'inspiration de Laurence Boitout et ses arbres pris dans des vapeurs surréelles, j'ai adoré l'univers déjanté de la maison de retraite, horrible lieu de solitude et de mort généré par notre société indigne de Marie Thérèse Bourrat, la série à propos de la Sérénité hivernale d'Elena Brugo confine au sublime, Champin de Lyon poursuit ses études de tournesols noir et or, la Péniche à Lyon enneigé d'Evelyne Chevalier est un beau moment de peinture, Jean-Paul Chirinian nous surprend avec ses images argentiques traditionnelles, Patrick Dubrac est soumis au charmes de la Vanité, tant mieux, Favrène délaisse la couleur, bonne idée, Elisabeth Gilbert-Dragic nous envoûte avec ses fleurs roses de la chair au sein, Eric Gouttard décrit l'univers de la maison familiale où il aime vivre, Jean Imhoff traverse une période très tourmentée, il a perdu ses références, Jacques Peizerat est fidèle à lui-même, etc. Je distinguerais deux véritables créateurs passionnants du Salon : Alain Roll et ses forêts où la couleur est jetée pour capter des lumières inédites, et, Karine Chantelat, qui compose des œuvres magiques avec de l'acrylique, du collage, des crayons et de la gouache. Sa toile verticale est un chef d'œuvre d'émotion lyrique. Surtout, qu'elle poursuive dans cette voie. J'ai l'habitude de dire qu'il n'y a pas de bons sculpteurs à Lyon, faute de bons professeurs. Au Sud-Est, ce n'est plus vrai avec les participations de Maher Al Baroudi, Victor Caniato, Erutti, Bachir Hadji, et, Christiane Guillaubey. Je vous recommande vivement une visite au Sud-Est. Salon de Lyon et Sud-Est. Palais de Bondy. 18, quai de Bondy-Lyon 5e. Jusqu'au 2 décembre 2018. Du mercredi au samedi de 14h à 18h. Dimanche de 11h à 17h. salonlyonsudest.org Alain Vollerin