A l'Hôtel du département, Jean Fusaro devint officiellement Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres...
En effet, il y avait quelque chose de bloqué dans le processus. Jean Fusaro avait reçu, en 2010, par décision du Ministère de la Culture, et du Conseil général du Rhône, cette distinction prestigieuse, la plus honorifique pour un artiste. Officiellement rien n'avait été fait. Pas d'hommage public. Il fallut l'assiduité de Michel Régnier, adjoint à la Culture de Vourles, pour convaincre Christophe Guilloteau, et surtout, le don du Dr Antoine Appeau pour que la décision soit prise d'une cérémonie, à laquelle répondit un large public, où, nous reconnaissions les visages émus d'Eve Bogenay, fille de Jean Fusaro, son petit-fils, Clément, fils du très regretté, Jean-Baptiste Fusaro, de Sophie Cruz, conseiller régional, de Charles et Myriam Couty animateurs du Musée Jean Couty qui connaît un large succès, Damien Voutay, expert auprès de Me De Baecque, Guy Lassausaie, chef doublement étoilé, Kiyotsugu Tamenaga, fils de Kiyoshi Tamenaga, fils du fondateur de la galerie de l'avenue de Matignon, Dimitri Baldéranis, un vaillant survivant, président des anciens élèves de l'école des beaux-arts de Lyon, Alain Bliez, ex-pilote d'avion proche du musée de l'air de Corbas, Patrick Marquès auteur du triptyque ornant l'entrée de la mairie de Vourles, Alain Georges qui fut longtemps le plus passionné des galeristes défenseurs de l'œuvre de Jean Fusaro, etc. Très respectueux du protocole, visiblement ému, le président Christophe Guilloteau fit un long discours, marqué par son profond intérêt pour l'œuvre de Jean Fusaro dont plusieurs toiles l'accompagnent depuis les murs de son bureau pendant ses missions quotidiennes. Un huissier en grand habit portait un coussin pourpre, sur lequel reposait la médaille, symbole de la juste reconnaissance de l'engagement de Jean Fusaro qui fut plus qu'un artiste talentueux, un professeur courageux affrontant, pendant les événements de 1968, et, jusqu'à sa mise à l'écart, en 1975, toutes les aberrations des socialos-communistes déchaînés qui massacraient dans les couloirs de l'école, tous les insignes traditionnels des études classiques : bustes et modèles en plâtre, etc. Ce moment d'émotion vraie passée, quelques invités se retrouvèrent chez Jean-Paul Lacombe, pour un repas de fêtes constitué d'un médaillon de foie gras mi-cuit, de noix de coquilles de Saint-Jacques justes saisies, d'un filet d'agneau cuit rosé et son jus perlé, une assiette de fruits frais accompagnée d'une crème glacée au lait d'amande, chocolat et sauce café. Pas de véritable fête sans Champagne, et vins de qualité : un Pouilly Fuissé de Georges Duboeuf, père de l'épouse du chef, et, un Saint Joseph de chez Jean-Luc Colombo... Le menu était imprimé sur un livret illustré par des dessins de Jean Fusaro... Une archive numérotée, certainement recherchée par les amateurs au fil du temps... Tout vient à point, nous sommes d'accord, mais, il ne fallait plus trop attendre pour honorer Jean Fusaro, et son épouse dévouée, Jacky Fusaro... Alain Vollerin