A la Cité des Antiquaires, l'Hivernal de Lyon renoue avec la confiance...
Lara Rolland, présidente, Daniel Petit, son secrétaire général, Maxime Signaire, président d'honneur, et toute l'équipe réunie autour d'eux, ont eu le courage de résister aux brimades imposées par Gérard Collomb et Georges Képénékian, aux salons lyonnais, pendant les travaux indispensables, mais beaucoup trop longs, de rénovation du Palais de Bondy, imaginé par Edouard Herriot député-maire de Lyon spécialement pour l'accueil des peintres et des sculpteurs. Certains ne s'en remettront jamais. Les vexations commencèrent, lorsque Gérard Collomb et ses services voulurent interdire, au dernier moment, l'occupation de l'Orangerie, sous le vilain prétexte de travaux. Lara Rolland et Daniel Petit ne désespérèrent pas. Ils luttèrent, jusqu'à la levée de cette inique décision. L'aventure de l'Hivernal de Lyon pouvait continuer. Après la victoire de l'Orangerie, les travaux, à Bondy, étant toujours inachevés, il fallait une solution. J'eus l'idée de présenter Daniel Petit, à Martine Dona, présidente, et Alain Cohen, nouvel administrateur de la Cité des Antiquaires. L'affaire fut heureusement conclue, et, après de nombreux efforts, l'équipe de l'Hivernal présenta un accrochage rigoureusement ordonnancé, très honorable, avec de modestes moyens. Michel Havard, toujours fidèle à l'Hivernal, était venu apporter du réconfort aux artistes. Une démarche humaine et solidaire, totalement oubliée, par Georges Képénékian, l'adjoint absent. Les artistes avaient enfin la parole : Svetlana Arefiev qui porte en elle un vrai message, est capable de le traduire du russe véritable, avec un sourire pour dissimuler du sang et des larmes, Michèle Baron qui poursuit ses délires de petite fille, Georges Bellut, Michelle Alvès, Guy Béraud dont les bandes dessinées le hissent à un niveau supérieur, à celui de certains collaborateurs de Charlie Hebdo, Olivier Bouchet, Eric Chambon, Geneviève Cornu, Renée Dolomier en voyage vers Noirmoutier ou Hoëdic, Gilbert Duchesne, le corsaire du Salon, lui aussi peint comme d'autres dessinent avec beaucoup d'ironie, et un vrai sens de la parodie. Qu'il soit remercié pour ce qu'il fait pour le Salon. Jean-Pierre Eygonnet, plus apaisé, mais, toujours au cœur des signes africains, chers à Jean Atlan, Galla dont Michel Havard apprécia le travail, Michel Giet, Jean-Pierre Gouget, Marie Granger qui regarde droit dans les yeux, Alys Hacquard, Annick Hadacek qui nous entraîne dans une Danse cosmique. Mais, avant ou après le Voyage au bout de la nuit ? Chantal Hayette dont les nouvelles compositions sont vraiment exceptionnellement neuves. On a la sensation qu'elle ne cherche plus, mais que, comme Pablo, elle a trouvé. Louis Houpert trouve la Voie et la lune sur le lac, Jean Imoff, un des bons éléments de cette institution, Frédérique Lacroix Damas, Catherine Lesaffre, toujours la plus passionnante des artistes lyonnaises de sa génération. Nous ne sommes jamais déçus. Elle ne cède rien, face aux sollicitations, de son destin. Jean-Pierre Loubet, prix de sculpture, Emilienne Mazzocut qui partage le prix de peinture, donne le meilleur d'elle même, ce qui comble de bonheur les admirateurs d'art japonais, d'Hokusai, ou d'Hiroshige. Jean Metral, Jean-Meunier Curtinet toujours à l'abri sur son île aux crocodiles entre les Nabis et les pères de la Modernité. Sylvie Moine, prix de sculpture, Annick Morize encore dans la Dombes. Alain Nageotte, Michelle Paillard-Carré riche d'humour, n'a vu que le dos d'Imogène. Serge Patuano, Jacky Pêcheur pourvu d'une incomparable qualité, celle de choisir ses modèles comme nous les aimons. N'y aura-t-il pas un jour, où nous ne pourrons plus penser, et surtout, écrire ainsi ? Charb serais-tu mort pour rien ? Géraldine Perol a vu la Toscane, il y a dans le quartier de la rue Duquesne, un excellent restaurant italien qui se nomme La Toscane. Janie Petit, je l'avais déjà écrit s'accomplit, grandit avec ses formats. Ils peuvent, comme de bons enfants, s'étendre encore. En tous cas, la palette est acquise. Dominique Phénix, Françoise Pochat qui réussit à faire encore avec l'Abstraction des sujets de peinture a reçu le Prix de peinture. Poisot Bernard, Virginie Ressy qui achève une période de fleurs, pour revenir à ses volumineuses pâtisseries pastellisées qui nous avaient charmés, comme une visite chez Pierre Hermé. Lara Rolland démontre, avec ses deux envois de haute qualité qu'elle figure avec Marie-Thérèse Bourrat, parmi les artistes les plus respectables de notre cité. Elle lutta avec un carré bleu, un combat que n'eut pas désavoué, le cubiste, Albert Gleizes. Nathalie Roure Perrier marche dans l'ère des nouvelles technologies avec ses enfants. Isabelle Sarian est nouvelle au Salon. Elle joue sobrement avec l'Abstraction, et, a reçu le Prix de la société Boesner, marchand de fournitures pour artistes, partenaire du Salon, Jean-Paul Schmitt présente un paysage de la belle nature qui environne la commune de Saint-Martin-en-Haut où, il demeure. Jean-Paul Schmitt a beaucoup de talent. Il est doué, et même sensible, alors... Danielle Simide, Estelle Thareau, Michel Thery, Timotei et, Agnès Tiollier qui ressemble à la romancière Anaïs Nin, le grand amour d'Henry Miller, avec ses immenses bouquets destinés aux plus bourgeoises maisons régionales. Maintenant que toutes les audaces sont revenues, il faut retrouver un nombre d'exposants, plus conforme aux belles années qui précédèrent les travaux qui s'achèveront bientôt. Il faut souffrir, pour vivre dans le neuf et le beau. Mais, attention, pas d'augmentation du prix de la location. 59e Salon d'Hiver (peintures et sculptures) jusqu'au 1er février. Cité des Antiquaires-117,Bd Stalingrad à Villeurbanne. Entrée libre : jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 19h.