Anne Tronche. Chroniques d'une scène parisienne.
Sur la couverture, Iris Clert. Connaissez-vous Anne Tronche ? Non. Cela ne m'étonne pas. Elle fut le très modeste rédacteur de la revue Opus International que tout le monde a oublié, commissaire d'expositions dont personne ne se souvient, née en 1938. Voici Anne Tronche en témoin oculaire. Je la vois plutôt en auriculaire, c'est-à-dire pas plus grande que mon petit doigt, par rapport à ses glorieux aînés Michel Ragon, Pierre Restany ou Pierre Cabanne. Si vous en croyez Anne Tronche, qui ne voit toujours rien venir, sauf les événements avérés, elle a tout vu, tout entendu. Elle sait tout, sur tout, et sur tout le monde. Bravo ! Je l'ai connue, comme fonctionnaire du ministère de la culture à l'âme petite, et très partisane. Elle doit tout à l'ère Jack Lang. Celle, où des missi dominici savamment déformés par le pouvoir en place, parcouraient les villes et les départements français, pour vendre des musées d'art contemporain clefs en mains. Pour les murs, il fallait se débrouiller. Le regard d'Anne Tronche sur les années soixante est éreintant. On sent qu'elle a repris de vieux articles, laborieusement. Nous sommes dans une interprétation subjective des événements. Les titres des chapitres frisent le ridicule : une réalité peu modifiée, l'énergie retrouvée de la matière, etc. Naïve, Anne Tronche, il ne manquait plus que cela. Un seul mérite, celui de nous faire découvrir André Cadère. Editions Hazan. Relié sous jaquette. Format 23 x 15cm. 496 p. 200 illustrations. 49€.