Antoine Duclaux honoré sur son territoire…
D’autant plus qu’Antoine Duclaux (1783-1868) est encore trop injustement méconnu. Michel Régnier, adjoint à la culture de Vourles, a donc d’autant plus de mérite de lui rendre hommage. Le soir du vernissage, nous avons croisé quelques nobles figures de la vie locale : Yves Combet, le galeriste de la rue de la Charité, défenseur de Jacques Ravel, Eric Chomis, Elena Brugo, et de l’école lyonnaise. Patrick Pons, brocanteur des arts qui eut le culot de mettre sur le trottoir des puces des artistes comme Régis Bernard, Gérard Gasquet ou Marcel Saint-Jean. Pas de quoi être fier, loin de là. Il vient de vendre à l'encan le reliquat de ses invendus où des œuvres de Pierre Combet-descombes furent adjugées pour des sommes déshonorantes. Michel Bosse-Platière qui nous permit de ressentir la densité artistique du XIXe lyonnais, née de l’enseignement proposé par l’école des beaux-arts de Lyon, depuis sa réouverture en 1807. Gérard Bruyère, l’excellent archiviste du musée des beaux-arts était présent, un gage de la haute qualité des recherches du commissaire de cet événement. Christophe Guilloteau, le député du canton qui obtint avec brio sa réélection, après le fatal échec de Nicolas Sarkozy. Beaucoup déplorèrent l’absence d’Emmanuel Hamelin, auteur d’une remarquable préface rédigée, sans concours extérieur, ce qui est très rare pour un homme politique. Bravo ! Jacques Gouttebarge soutien indéfectible du peintre Lara Roland, et des artistes du Salon d’Hiver. Bernard Copeau, restaurateur au Ban des Vendanges, incollable sur les Côtes du Rhône, et collectionneur avisé (à petits prix, cet être est raisonnable). Jean-Louis Asselineau, l’architecte le plus cultivé et le plus élégant de la contrée. Roland Ehret et son épouse Marie. Secrétaire de l’Ordre, il donna à la Maison des Avocats, un statut d’avant-garde en matière d’art moderne et contemporain. D’autres visages moins sympathiques, comme celui d’Alain Chevrette, peintre suiveur de Jacques Truphémus et de Patrice Giorda, et son allure de rôdeur inquiet, ou encore Pierre Campigli. Parmi les impardonnables absents, Sylvie Ramond, conservatrice du musée des beaux-arts de Lyon. Avait-elle trop de chagrin après son élimination pour la nomination à du directeur du musée du Louvre, à la place d’Henri Loyrette ? Nous l’aurions vu partir sans déplaisir, tant elle s’intéresse peu à notre goût, à l’histoire de la peinture lyonnaise. La preuve, elle a refusé de prêter une œuvre majeure d’Antoine Duclaux, considérée par certains, comme le manifeste de l’école lyonnaise « la Halte des artistes à l’île Barbe-1824 ». Cette toile manque à la démonstration de Michel Régnier. Un tel désintérêt sonne à nos oreilles, comme un désaveu. De plus, dans le cadre de sa charge, Sylvie Ramond avait le devoir d’être présente à cette soirée de vernissage. Ce manquement résonne pour nous, comme un acte de suffisance intolérable. Comment ne pas porter plus d’intérêt aux recherches de Michel Régnier ? Vous me direz : elle consultera peut-être le catalogue. Très bien. Mais les œuvres, il fallait les voir, en dehors des « caprices » de la reproduction. Il fallait comprendre le rôle joué par Balthazar Baron auprès d’Antoine Duclaux, pour la naissance de sa profonde passion pour la gravure. Il fallait les voir, les étudier attentivement pour en saisir la dextérité, la sensibilité. Un tel effort de la part du maire, Serge Fages, et de toute la commune, méritait de susciter la reconnaissance de Sylvie Ramond. Hélas, il n’en fut rien. Oui ! cette magistrale exposition constitue un événement très rare, capable de nous permettre de reconstituer les nombreuses étapes d’un XIXe lyonnais très actif, entre industrie de la soierie, et univers de l’imprimerie. Une révolution comparable à celle de l’Internet, de nos jours. Je suis heureux de saluer, une fois encore, le travail de fonds effectuer par toutes les équipes de la mairie, réunies autour de Serge Fages, et de Michel Régnier. A voir, indispensablement. L’achat du catalogue est un acte incontournable. Antoine Duclaux et ses amis de l’Ecole Lyonnaise. Maison Forte à Vourles, jusqu’au 21 avril 2013.