Après ma visite de l’hommage à l’œuvre d’Adrien Bas, au musée d’Allard de Montbrison…
Longtemps, le peintre Adrien Bas fut ignoré, peut-être à cause de ses opinions politiques, peut-être par la faute de son décès prématuré, il est mort, à 41 ans, des ravages de la tuberculose. Peut-être pour ses mœurs, il vivait avec deux femmes, deux institutrices : son épouse, Marie-Léontine Blanchet, et sa compagne, Jeanne Poncet qui aura deux enfants avec Marcel Faure, imprimeur, et ami des membres du groupe Ziniar. Le titre de l’exposition est humoristique, en effet, le terme Ziniar est un peu bizarre, et, l’acteur, Michel Simon l’eût fait résonner avec bonheur. Longtemps, nous ne savions rien à propos, d’Adrien Bas. Heureusement, il y avait le texte du romancier Henri Béraud qui insistait sur l’aspect protéiforme du talent d’Adrien Bas, et particulièrement, son goût pour l’horlogerie. Et aussi celui de Paul Lintier, l’ami écrivain, mort en sur le front, en 1916, année où Apollinaire fut lui aussi blessé. Mais d’abord, je veux remercierYolande Gelpi, pour sa volonté opiniâtre de défendre les arts à Lyon, en organisant des visites d’expositions. Je le disais, longtemps les informations furent rares concernant la vie, et surtout l’œuvre d’Adrien Bas. J’eu la volonté, et la chance d’écrire un livre en marchant sur les traces d’Adrien Bas, pour dire, son influence parmi ses amis « Ziniar », ses mœurs d’anarchiste, sa vie dans le dénuement, son admiration pour Renoir, Degas, et Whistler, sa maladie qui lui infligeait des contraintes, et l’obligeait à peindre des petits formats, souvent à l’aquarelle ou au mieux au pastel, ce qui fit qu’il devint l’un des meilleurs pastellistes du XXe lyonnais. Pendant votre visite, vous verrez des paysages de Lyon au pastel exprimant une sensibilité, et une maîtrise très au-dessus du commun, des autoportraits à la peinture à l’huile, des nus surprenants, rarement présentés, et surtout, par le musée des beaux-arts de Lyon, dont le conservateur, Sylvie Ramond, connaît très mal les arts à Lyon. et encore, des bouquets de fleurs, et il en fit d’excellents, etc. Adrien Bas, peignait souvent sur le motif, pour cela, il demeurera un témoin efficace de l’évolution des sites urbains lyonnais, et particulièrement, des quais de Saône. J’ai le devoir de dire, que cette exposition pouvait être beaucoup plus réussie. D’abord, en scindant bien l’itinéraire d’Adrien Bas, en deux parties : l’époque de son appartenance au Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts, où régnait déjà Tony Tollet, et le moment décisif, où, probablement influencé par les discours de Georges Albert Tresch, il choisit de peindre dans la manière de Paul Cézanne, mais en respectant toute la liberté qui était la sienne. On ne comprend pas pourquoi, Marie Picard-Daillère s’arrogea le droit d’écrire en quelques feuillets dérisoires, des lignes inutiles, ou presque, sur l’œuvre d’Adrien Bas, qu’elle ignorait totalement jusque-là. Ainsi, va notre époque irrespectueuse et maladroite… Et pourtant, de la pédagogie, il en fallait beaucoup, notamment pour faire comprendre au nouvel adjoint à la culture de la ville de Montbrison, la grande importance dans l’histoire des arts plastique à Lyon, d’Adrien Bas, artiste résolument tourné vers la Modernité. Trop souvent, les choses sont mal faites, aimait à répéter, à très juste titre, notre regretté ami, le critique d’art, René Deroudille. Jusqu’au 8 mars 2015. Musée d’Allard-13, Bd de la Préfecture-Montbrison. 04 77 96 39 15