Art Elysées, malgré toute notre meilleure volonté…
Déjà sept ans. Au départ, après que Jennifer Flay ait manifesté ses vélléités d’exclusion, Art Elysées était une sorte de salon des refusés de la Fiac. Aujourd’hui, c’est un immense fourre-tout de l’art moderne. Il y a de tout là-dedans, aurait dit notre regretté ami, Erik Dietman. Beaucoup de toiles de Bernard Buffet qui ont l’air ripolinées de la veille. Un marché, sans aucun doute, juteux. Oh ! la binette des marchands imbus, autosatisfaits, sur leurs devantures… Comme, on avait envie de se sauver. Tout ce que le marché de l’art compte de plus vieillot, se donnait des airs, à l’ombre de la Fiac. Heureusement, il y avait Alain Oudin, les travaux de Marie Chamant, et les sculptures d’Henri Ughetto. Autour, tous les suiveurs dansaient en rond, et les pires, les plus menteurs, tous ceux, qui ne veulent pas dire leurs noms d’emprunts, tous ceux qui volent vers d’immérités succès, avec les ailes des autres : Serge Mendjisky, Bernard Morteyrol, Christian Renonciat (hélas, pas à exposer), Alain Clément, Rotganzen, Noart, Flore Sigrist, François Bruetschy, Soly Cissé (un joli nom, pour jouer au football), Sonja Braas, Fouad El Khoury, Eric Michel, Alexandro Quincoces, Lucie Meyer, Claudie Laks, Pierre Fulcrand, Gianni Colosimo, Marcel Barbeau, David Datuna, Mahé Boissel, et le pire de tous, Henri-Jean Closson. Du déjà vu, et beaucoup, et trop souvent. Et comment oublier, Aurélie Imbert, insupportable copieuse, malheureusement impunie de François Morellet. On pourrait avec ces quelques noms, composer sans erreur, un dictionnaire des ringards. Il s’agit d’un cargo en plein naufrage, victime des plus incurables manipulateurs. Toutes les pires horreurs sont dissimulées derrière des noms historiques : Fernand Léger, Hans Hartung, Victor Vasarely, Véra Molnar, Jean Le Gac, Maurice Estève, Albert Gleizes, Gustave Singier, Peter Klasen, Roger Bissière, François Stahly, Parvine Curie, etc. Un espace pour vendeurs impénitents. Oui, Art Elysées est une sorte de zoo de l’art moderne, où, au milieu d’un invraisemblable déballage, des créateurs, prématurément décatis, confient leurs destinées à des amateurs de picaillons, sans aucun scrupule.