Bernard Clarisse, à Dieppe, dans le cadre de Normandie Impressionniste...
Probablement la plus complète des expositions dédiées à l'œuvre de Bernard Clarisse qui participait, il y a quelques mois, à la Biennale d'Art Contemporain de Lyon, dans le contexte de Résonance, à l'invitation de la galerie de Mémoire des Arts. Dans l'estimable catalogue qui accompagne cet événement, celui qui évoque le plus justement, l'œuvre maintenant complexe de Bernard Clarisse n'est pas un critique, ou, un historien d'art, mais un profane en la matière, le maire de Dieppe et Conseiller régional, Sébastien Jumel. Il écrit : « Ce n'est pas une figure locale que nous exposons ici, mais un peintre dont l'œuvre puise ses racines et à l'image des taupes qu'il a si souvent représentées, creuse ses galeries dans de multiples territoires et époques : la Normandie, la Grèce antique d'Epidaure et d'Asclépios, dieu de la médecine, le XIXe siècle si riche en mouvements artistiques et politiques révolutionnaires. En contrepoint, Bernard Clarisse réalise et présente des portraits d'anonymes sur des petits formats, les « incurables », car la peinture est aussi une manière de rendre une identité et une dignité aux sans-grade, aux mortels que nous sommes. » Bravo ! Une question, toutefois ? Les incurables seraient-ils l'équivalent de nos « Sans-dents » contemporains, si méprisés par l'inconsistant, François Hollande ? Une chose demeure essentielle dans le texte de Sébastien Jumel. Il apparaît à sa lecture que les peintures de Bernard Clarisse, ses sculptures, sont enfin comprises par les non-spécialistes, qu'elles rencontrent désormais un large public. La démonstration en est faite par la présence de l'œuvre de Bernard Clarisse dans de nombreux Musées et Centres d'art, sur l'ensemble du territoire. Rappelons au passage que Bernard Clarisse accrochera dans quelques semaines, certaines de ses toiles, dans l'exposition organisée par Nelly Catherin, au Musée Chintreuil de Pont de Vaux : « Traits / Portraits ». Tout le parcours de Bernard Clarisse est signifiant depuis ses débuts. J'avoue apprécier, tout particulièrement, la série de portraits relatifs aux personnalités de l'art décrite sous l'appellation : « Mégalos ». Regroupant des artistes, depuis la naissance de l'Art Moderne, comme : Edouard Manet, Jean-François Millet, ou Gustave Courbet, elle aborde aussi les acteurs de l'Art actuel, comme : Xavier Veilhan, Mona Hatoum, ou Tracey Emin. La sélection des personnalités représentées, en plus de dénoncer une incontestable tyrannie des pouvoirs officiels, et de la Nomenclatura aveugle de l'univers de l'Art, exprime certains des goûts profonds de Bernard Clarisse. Je pense à Millet, bien entendu, mais aussi à Roman Opalka, à Francis Bacon, à Gerhard Richter, à Lucio Fontana, etc. Nous vous recommandons vivement une visite au Musée de Dieppe, dirigé par Pierre Ickowicz. Il doit être remercié pour la lucidité et la détermination qui lui permirent d'accueillir, Bernard Clarisse, et ses messages subliminaux. Nous formons un seul vœu : que Bernard Clarisse poursuive dans cette voie « historicienne » qui inscrit, définitivement, l'ensemble de sa production dans le panorama mondial de la création artistique. Portraits de « Grands ». Musée de Dieppe jusqu'au 4 juin 2016. Tous les jours, sauf mardi. chateau-musee@mairie-dieppe.fr