Cages’s Satie composition for museum au Mac de Lyon…

Jeudi, 27 Septembre, 2012 - 16:03

Ou, quand la révolution devient confortable…

Thierry Prat et Thierry Raspail

John Cage (1912-1992) symbolisa dans les années soixante et soixante-dix une part de ce qu’il y avait de plus avancé dans la composition musicale. Après Pierre Schaeffer, Karlheinz Stockhausen, il choquait les esprits au point de symboliser toute une musique intellectuelle, jugée impossible à percevoir, et identifiée comme un bruit. Plus compliqué encore pour les auditeurs de son temps, il produisait ses sons à partir de branchements complexes. John Cage prolongeait les orientations d’Erik Satie, mais comme celui-ci était encore totalement marginalisé en France, il ne courrait aucun risque d’être identifié comme son admirateur et le prolongateur de certaines de ses recherches. En 1958, John Cage écrivait : «  Pour être intéressé par Satie, il faut commencer par être désintéressé, accepter qu’un son soit un son et un homme un homme, abandonner ses illusions sur les idées d’ordre, d’expression de sentiment, et tout le reste du boniment esthétique dont nous avions hérité. » Jeudi 20 septembre 2012, j’ai entendu plusieurs compositions d’Erik Satie interprétées par le pianiste virtuose Guillaume Coppola pendant l’ouverture des rencontres de Rochebonne. Il était aussi question de lettres échangées par Satie avec son ami Claude Debussy. Erik Satie construisait sa musique sur des concepts dans une totale remise en cause des règles existantes. Il s’appuyait souvent sur des recherches en bibliothèque capables d’épuiser les plus engagés des spécialistes. Le commissaire de l’exposition est la new-yorkaise Laura Kuhn, directrice du John Cage Trust. Au premier étage, vous entendrez la musique de John Cage, et vous verrez danser sur grand écran Merce Cunningham et sa compagnie. Au second niveau, une pièce imaginée par John Cage qui est la réunion en carré de quatre claviers sur lesquels vous pianoterez pour composer votre création musicale. Chaque touche produit un son réalisé à partir d’enregistrements : un air accompagnant un mariage, des cris, des soupirs, etc. En cette période de crise et de surtensions, cette mise en espace est un cadre idéal pour vous détendre, comme l’installation au troisième niveau de Dream House, une pièce de La Monte Young et Marian Zazeela qui appartient au Mac de Lyon. Pour votre confort, on a réparti de nombreuses chaises longues compléments indispensables de votre visite. Un catalogue est en cours de publication. Il sera accompagné d’un CD de sons aléatoires et spatialisés. Vous pouvez voir aussi des sculptures de George Brecht : Partitions et Events : interprétations 1959-2012. Et pour finir l’œuvre de Richard Buckminster Fuller : Dômes et Archives, 1960-1965 présentée pendant la dernière Biennale d’art contemporain de Lyon, et acquise à cette occasion. Renseignez-vous des concerts sont organisés. communication@mac-lyon.com Jusqu’au 30 décembre 2012.