Centre Pompidou. Souriez, vous êtes Koonsés !...
Allons à l'essentiel. Une exposition très réussie. De la peinture, et des sculptures de divinités conçues pour des vivants-morts, si loin de l'origine de leur civilisation, incultes à jamais, tout à la fois, victimes et bourreaux. La pertinence du regard de post -pop artiste de Jeff Koons est absolue. Le culte du sexe feint défait par l'orgueil des luminances métallisées. Nous assistons au règne de la petite danseuse d'Edgar Degas. Jeff Koons en fait un idéal de grâce inégalable qui suscite les vocations des jeunes filles renvoyées à leurs imperfections congénitales. Toute la journée des minettes prennent la pose devant la ballerine parodique. Une sorte de « vierge » de la fécondité nous renvoie la critique de l'accablante femme enceinte. Maître du Gazing Ball, Jeff Koons ne perd jamais la boule. Elle est bleue, et apparaît comme une signature, une suprême distinction comme sur la série de ses plus monumentales sculptures de la période « Antiquity » où, on peut admirer un Hercule au repos, et trop bien engraissé. On pense à Bourdelle, à l'art d'Aristide Maillol. « Jeff Koons, un prolongement positif du Pop art », me dit l'ami Bernard Clarisse, artiste vigilant, qui m'accompagne, et ouvre enfin les yeux sur l'art décrié par les imbéciles, de Jeff Koons. Dès lors, on se fout qu'il y ait 40 ouvriers pour produire ces chefs d'œuvre. La foule des gogotisés éternels fait parfois plus d'une heure de piétinement, pour ne pas voir sa déchéance, mais, pour la sublimer, et poursuivre son cheminement dans l'erreur qui la conduira bientôt à de sanglants conflits. Pensez à celui qui ne bénéficie pas d'un coupe-file. Et pourquoi cette attente ? Pas pour devenir meilleur. Rien ni fait. Des expositions, ils en voient. Elles se succèdent devant leurs yeux d'aveugles. Pour rien. Hommes, femmes et enfants. Rien. Pas de progrès... Centre Pompidou. Jusqu'au 27 avril 2015.