Cérémonie officielle, à l'Hôtel-de-Ville, pour le départ en retraite de Thierry Raspail...
Curieux climat pour ce cérémonial, un peu surprenant, dans les ors de la République, quand on pense à l'anticonformisme qui fut une des premières qualités de Thierry Raspail. L'adjoint à la culture, Loïc Graber, était là, autosatisfait, de manière étonnante, dans son costume noir corbeau apparatchik, quand on a lu les déclarations violentes qu'il fit dans le journal le Progrès, déclarant, après avoir fait son « outing » une volonté de prouver la puissance du monde homosexuel. Rien d'étonnant ! Il ne fera jamais mieux que Jack Lang. Sorti de l'ombre, à la fois socialiste et franc-maçon, Loïc Graber est un naïf inculte qui, comme tous les tyranos de province règnera par la soumission de certains artistes et associations dépendantes, comme la Mapra. Il était plaisant de voir Alain Lovato, son président, plastronner aux côtés de Michel Noir, l'ex-maire de Lyon enfermé dans une vilaine image de vieillard. Il est bien loin le temps, où, Michel Noir symbolisait la jeunesse, et l'avenir radieux de la Ville de Lyon. Que d'espoirs déçus ! Quel destin tragique ! Mais, aujourd'hui, on aime ceux qui ont failli dans leurs fonctions, et, qui ont « payé leur dette à la société ». C'est la revanche d'Alexandre Stavisky. Image cauchemardesque, que la présence de la paradoxale, Marie-Claude Jeune. Elle débuta à la galerie Malaval recommandée par un arriviste « politichien », pseudo-peintre que chacun se garda de citer pendant toute la soirée. Puis, elle entra à l'Elac, pour succéder à Jean-Louis Mauban. Elle finit à la Drac, comme conseillère, et donneuse de stupides leçons. Je l'entends encore m'affirmer : « Vous savez Alain, l'avenir est à la vidéo. C'est la mort de la peinture ! » Quelle sottise ! Olivier Houg déambulait sinistrement semblable à un coque-mort, un jour de grand malheur ! Beaucoup s'interrogent encore, pour savoir ce qu'il faisait là ? Certains ont aperçu le transparent Georges Rey, intransigeant responsable des projections de vidéos à l'Elac, dans l'Espace Mermillon. Il y avait même un ressuscité, Guy Darmet que personne ne regrette dans le milieu de la Danse. Totalement oublié, le pauvre. Parmi les autres absents, le peintre, Alain Pouillet, ce qui ressemblait à une ingratitude, puisque, Thierry Raspail lui offrit deux expositions. J'ai assisté à toute la carrière de Thierry Raspail, depuis son arrivée, en 1983. J'appartenais, alors, à la commission culturelle de la Mairie du 4e arrondissement dont le maire était, Gaby Caillet, avec René Deroudille, le peintre, Camille Niogret, et, René Buteau du Progrès. Deux hommes se partageaient les responsabilités en matière culturelle autour du maire, Francisque Collomb : Me Joannès Ambre, et, André Mure. Ce dernier ne savait pas grand-chose, comme Loïc Grader, mais, il avait un mérite, il appliquait, avec efficacité, les leçons du critique d'art, René Deroudille, et du journaliste du journal le Progrès, Jean-Jacques Lerrant. Nous avons eu le plaisir de retrouver, Alain et Dominique Vavro, subtils designers. Dans cet univers, les plaisirs sont rares. Il est bon de les signaler. N'oublions pas la virevoltante, Sylvie Burgat qui, par ses réelles compétences, apporta un fidèle soutien aux initiatives de Thierry Raspail. Le destin lyonnais de Thierry Raspail fut celui d'un aventurier sublime, parti de rien, sans lieu, sans budget, sans amis, ni soutiens, si ce n'est celui d'André Mure. De plus, Thierry Raspail n'était pas lyonnais, ce qui dans cette cité chafouine, est un handicap insurmontable, malgré le soutien de certains héritiers de soyeux lyonnais, comme Michel Brochier. Quel chemin parcouru, quand on voit, à la tête du Conseil municipal, un arménien, volontiers facétieux, incollable sur la naissance, et l'opération d'une prostate, mais, à sa première élection, totalement incompétent. Ayant beaucoup étudié l'itinéraire de Thierry Raspail, qui n'eut jamais rien de celui d'un enfant gâté, Georges Képénékian lut un discours touchant, décrivant les multiples mérites, et réussites de Thierry Raspail : Octobre des Arts, le Musée d'Art Contemporain, la résurrection de l'Elac, la constitution d'une collection de référence, et surtout, la Biennale internationale de Lyon, tirée des griffes des parisiens. Curieusement, il y avait peu de presse. Les flagorneurs de Lyon People étaient absents. Thierry Raspail répondit à Georges Képénékian, après avoir reçu la médaille d'honneur de la Ville de Lyon, par des propos très dignes, évitant scrupuleusement toutes les polémiques. Parmi les collaborateurs émérites de Thierry Raspail, citons : Thierry Prat, Isabelle Bertolotti, Hervé Percebois, Muriel Jaby. Françoise Haon, Françoise Lonardoni, Olivier Emeraud, Elise Vion-Delphin Deldicque, et, au sein des plus humbles, Eric Belmont. Pourtant, nous devons nous interroger sur l'avenir des arts, et de l'art contemporain, à Lyon. On ne remplace pas, un acteur aussi impliqué que Thierry Raspail dans la lecture de l'évolution de l'art contemporain dans le monde, avec quelques bons sentiments de « politichiens » qui font le programme de Loïc Graber, et de ses camarades. Nous sommes nombreux à craindre le pire, et particulièrement, le « copinage » contre lequel, Thierry Raspail a toujours lutté. Jean de Loisy dirige le Palais de Tokyo, soutenu à sa création par mon ami, le critique d'art, Pierre Restany, fondateur du groupe des Nouveaux réalistes. Thierry Raspail l'a recommandé pour programmer la XVe Biennale, mais, Jean de Loisy refusa d'administrer le Mac de Lyon, lorsqu'on le lui proposa. Pourquoi ? Parce qu'il est, stupidement, placé sous la direction de Sylvie Ramond, conservatrice du classique musée des beaux-arts, dont la béquille conseillère n'est autre que l'inusable, Patrice Béghain, ex-Drac, et, ex-adjoint à la culture. Notons qu'il était lui aussi absent. Notre malheureuse cité est entièrement dans les mains de la franc-maçonnerie. Gérard Collomb est franc-maçon, comme Georges Képénékian, et, Loïc Graber. Que faut-il en déduite ? Les prochaines élections approchent, et, nous ne voyons personne pour délivrer la Ville de Lyon de l'emprise maçonnique, à laquelle, échappa Thierry Raspail, auquel, Gérard Collomb et Georges Képénékian refusèrent la légère prolongation qu'il demandait pour gérer, utilement, la prochaine Biennale. J'espère, que nous n'aurons pas à le regretter. Comme, je m'étonnais du caractère inflexible de cette décision, Loïc Graber, en méchant stalinien, me répondit : « Quand on dit qu'on part à la retraite, on part à la retraite ! » Quoi de plus sot ? Alors, tirons le rideau sur une attitude morale qui annonce, peut-être, les prémisses d'un naufrage culturel...