Cy Twombly, Brassaï, Jean-Luc Moulène, et, le Prix Marcel Duchamp au Centre Georges Pompidou
Des mois d'exposition, pour les candidats au prix Marcel Duchamp, organisé par l'Adiaf, au Centre Georges Pompidou, après des années de présence dans le cadre de la Fiac. Parmi les artistes nommés : Yto Barrada, Ulla von Brandenburg, Barthélémy Toguo, et, le lauréat, Kader Attia. Celui-ci poursuit dans la voix exprimée, pendant la dernière Biennale d'Art Contemporain de Lyon, constituée d'analyses, de débats sur l'état de la société. Nous sommes dans une définition et une expression de la notion de Vrai, de social, etc. Au détriment du Beau. Et pourtant, les longues jarres vernissées de Barthélémy Toguo enchantent le visiteur. D'une manière générale, une vivifiante lumière éclaire les positionnements des artistes présents. Ainsi, Ulla von Brandenburg choisit un monumental escalier, depuis lequel, les visiteurs peuvent échanger sur une musique expressive. Toujours au niveau 1, Jean-Luc Moulène présente un ensemble de sculptures « parodiques » où, la beauté n'est pas absente, et certainement, jamais innocente. Fidèle à une volonté de critiquer la réalité, de la disséquer, de la moquer, Jean-Luc Moulène édite une sorte de journal, intitulé « Quiconque ». Si, le jour de votre visite, l'ascenseur fonctionne, vous rejoindrez facilement le niveau -1 dans la galerie de photographies qui propose, jusqu'au 30 janvier 2017, les Graffiti de Brassaï, admiré par le romancier Henry Miller, et, fasciné par la folie créative de Picasso. Le Graff, le Street Art ont balayé le Graffiti dans les oubliettes de l'histoire de l'art. Si, l'événement absolu, est pour beaucoup la présence de Magritte. J'ai préféré rester sur mon souvenir de la fabuleuse rétrospective organisée par les Musées Royaux de Belgique, dans le contexte du Centenaire, en 1998. Non, pour moi, l'événement incontournable est l'hommage à Cy Twombly (1928-2011) visible, jusqu'au 24 avril 2017, et, construite autour de trois cycles monumentaux : Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam (1978), et, Coronation of Sesostris (2000). Devant cette impressionnante déclinaison de très grands formats, vous comprendrez que Cy Twombly, acteur incontournable de l'aventure des arts plastiques, n'a jamais cessé d'être admirablement figuratif. Cy Twombly traversa tous les mouvements de l'histoire, sans jamais rien céder de sa ferveur, et de sa passion. Je rappelle, à cette occasion, la monographie récente publiée, il y a quelques semaines, par les éditions du Regard. Avant de vous lancer dans cet ambitieux programme, prenez un bon café au Beaubourg, un lieu d'observation idéal de la vie parisienne.