Dalí. Tome 2 – "Gala" / Édition Dargaud
Ce nouvel album débute par le visage de Dalí, les yeux écarquillés. A quoi pense-t-il ? : "La gloire ? J’en suis à un cheveu !" "J’ai 25 ans et je suis puceau. Sinon tout va bien". Nous sommes en juin 1929. Le scénario et les textes de Julie Birmant sont originaux et croustillants. Leur ton convient à merveille à l’extravagance déjà affirmée du jeune Dalí. Julie Birmant suit néanmoins avec justesse le parcours de l’artiste. Le dessin épatant de Clément Oubrerie colle idéalement au sujet. La mise en couleurde Sandra Desmazières soude l’harmonie du texte et du dessin.
1929. A cette époque les deux talents irrévérencieux de Buñuel et Dalí se sont conjugués en une œuvre, le film surréaliste Chien andalou. Dalí s’enfuit avant la projection du film. Il part retrouver sa Catalogne natale. Cet été-là, ses amis lui rendent visite à Cadaquès. Gala accompagne son Mari Paul Éluard. C’est la femme de ses rêves. Gala l'idéal féminin de Dalí. Gala qui va changer sa vie.
Dali tourmenté, ses phobies, ses obsessions. Les multiples facettes de cet artiste complexe sont évoquées : mégalomanie, désirs érotiques, pulsions meurtrières, fulgurances mystiques, réappropriation extrapolée des souvenirs, création picturale, etc. Le sujet est dense et captivant. Il est parfaitement restitué. Les auteurs évoquent "les abîmes symboliques de l’inconscient du peintre" sans perdre le fil de la narration. Avec subtilité et une bonne dose d’humour, ils sont parvenus à restituer les images mentales et picturales.
Des mêmes auteurs : Pablo et Isadora. Album cartonné. Format : 22,5 x 29,8 cm. 88 p. 20€
Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com