Dictionnaire de la peinture par les peintres / Editions Perrin
Historien de l’art, professeur à l’Université Paris VIII, Pascal Bonafoux a reçu son intérêt pour la peinture comme une vocation née d’un long regard qu’il porta sur un autoportrait de Filippo Lippi, pendant une visite au musée des Offices à Florence. Il nourrit depuis lors une passion pour l’art de l’Autoportrait. L’engagement de Pascal Bonafoux fut entretenu par ses rencontres avec André Masson, Balthus ou Dali. L’idée était excellente donner la parole aux artistes en fouillant dans les archives pour trouver de quoi établir leurs options, réanimer leurs propos dans notre actualité. En un siècle, où tout passe par la communication, par les médias, le projet était justement ambitieux. Pour justifier son concept, Pascal Bonafoux cite Ferdinand Brunetière (1849-1906) qui fut une personnalité éminente, bien oubliée aujourd’hui qui écrivait : « leurs raisons valent ce qu’elles valent. Elles sont bonnes ou elles sont mauvaises, mais ce sont des raisons d’artistes, et si quelquefois, comme à tout le monde, ils leur arrivent de prendre leurs préjugés pour des raisons, ce sont encore des préjugés d’art. » Pascal Bonafoux en a conclu que : « c’est le regard des peintres qui fournit la seule histoire de la peinture qui vaille. » Sur des thèmes comme l’abstraction, la couleur, le pèlerinage, le dessin, l’exigence, la copie, le marché, la sensualité, le sujet, la postérité, la poésie, Pascal Bonafoux entretient un dialogue avec des artistes ou des philosophes comme Pascal, Max Ernst, Mondrian, Van Gogh, Paul Gauguin, Auguste Renoir, Eugène Delacroix, Camille Pissarro, Odilon Redon, Maurice Denis, Pablo Picasso, Zao Wou Ki, etc. Il y a dans cet ouvrage une profonde érudition avec parfois des opinions qui heurtent par un aspect superfétatoire ma conception de l’histoire de l’art. La place de Corot fut immense, tout au long du dix neuvième siècle, cela n’empêche pas Bonafoux de déclarer, alors qu’il évoque l’école de Barbizon : « Pas de chance. Corot n’aura été que … Corot. » Heureusement pour l’intérêt de cette aventure, Pascal Bonafoux n’atteint jamais les égarements qui font toute la médiocrité des livres de Judith Benhamou-Ruet. Broché. 391 p. 23€