Disparition de Bernard Chardère 1930-2023
"Autant qu’un cinéaste et un historien, Bernard Chardère est un homme de cœur. Un être ouvert au malheur humain dont la générosité se lit sur son visage, dès sa naissance. Bugiste, berger qui gardait les dix vaches familiales, Bernard Chardère est né philanthrope, sensible aux arguments des plus faibles, des opprimés, des malheureux, des victimes de notre système. Bernard Chardère demeurera à jamais un exemple, sa modestie en souffrira, mais dans une ville longtemps hostile à la Culture, son engagement opiniâtre doit être admiré, d’autant plus qu’il fut fructueux. Bernard Chardère fonda la revue Positif en 1952, puis Premier Plan en 1959. Il fut secrétaire général du Théâtre de la Cité de Roger Planchon en 1961, membre du Congrès Indépendant du Cinéma International à partir de 1963, créateur des Films du Galion en 1959, délégué général de la Fondation Nationale de la Photographie, sauveur des pelleteuses des promoteurs de la Maison des Frères Lumière en 1978. Bernard Chardère qui mit au monde l’Institut Lumière est l’un des meilleurs spécialistes de cette saga familiale incomparable." C’est ce qu’Alain Vollerin écrivait dans un article de 2013. Nous vous convions à la lecture de l’hommage paru sur le site de l’Institut Lumière https://www.institut-lumiere.org/actualit%C3%A9s/disparition-de-bernard-chardere-1930-2023.html dont voici un extrait : "Né en 1930, originaire du Bugey, dans le département de l’Ain, d’où un esprit paysan qui ne le quittera jamais, Bernard Chardère était une figure de la cinéphilie française et de la vie culturelle lyonnaise. En 1952, il a créé, avec quelques amis du Lycée du Parc à Lyon, la revue Positif, qui deviendra immédiatement l’une des revues de cinéma les plus importantes avec Les Cahiers du Cinéma, née un an plus tôt, défendant contre vents et marées Luis Buñuel et Jean Vigo, le surréalisme sur les écrans et l’idée que le cinéma ne devait jamais cesser d’être politique. Aux côtés de son épouse Alice, il a dirigé avec éclat l’Institut Lumière de 1982 à 1990, devenant alors conservateur jusqu’aux célébrations du Centenaire Lumière en 1995, non sans avoir, avec Bertrand Tavernier et les tutelles de l’association, adoubé Thierry Frémaux comme son successeur. Son appartement de la place Gensoul, dans la Presqu’île de Lyon, témoignait du foisonnement artistique dont Bernard Chardère faisait le cœur de sa vie. Ami de Jacques Prévert, de Jean Dasté et de François Truffaut, il était un esprit libre, créatif, internationaliste, dont l’existence toute entière fut dédiée à l’amour du cinéma, de la littérature et de la photographie. Cette existence dit aussi ce que furent les gens de sa génération : des combattants d’une culture dont ils ont pensé sans relâche, et malgré les désillusions, qu’elle avait sa place dans la construction de la société et l’invention du futur. Ce qu’est l’Institut Lumière aujourd’hui lui doit énormément, comme à Alice Chardère, à Mijo et Raymond Chirat, ainsi qu’à Bertrand Tavernier. Bernard allait avoir 93 ans le 21 septembre 2023. Il s’est éteint paisiblement dans la nuit du 24 au 25 août, dans l’appartement qu’il occupait à Lyon, dans le quartier d'Ainay". Sur le blog des arts et la revue Mémoire des Arts Alain Vollerin avait écrit plusieurs articles sur Bernard et Alice Chardère, dont voici les liens de deux d’entre eux, ainsi que celui du dernier article que Bernard Chardère nous avait transmis lors de la disparition de Bertrand Tavernier : https://www.blog-des-arts.com/art/bernard-chardere-60-ans-de-cinema-editions-jean-michel-place https://www.blog-des-arts.com/art/alice-chardere-vient-de-rejoindre-le-p... http://www.blog-des-arts.com/art/bertrand-tavernier-par-bernard-chardere