Exposition d’Ariel au Fort de Feyzin
La première rétrospective de celui qui représente le meilleur de l’art singulier, hors les normes, depuis sa toile intitulée "Les Damnés", de 1974, et "Scènes", de 1976, jusqu’à ses œuvres les plus récentes, dont la dernière peinture : "A la vue d’un ange ne fermez jamais votre porte", citation de William Blake, peintre angalis, dont je vis une vaste rétrospective à New York. De son retour d’Inde vous apprécierez entre autres, un magnifique grand panneau horizontal foisonnant de fleurs et de personnages. Parmi ses derniers travaux, de grandes gouaches inspirées de l’Enfer de Dante. Je tiens à féliciter tous les responsables de la mairie de Feyzin, le maire, Murielle Laurent. et Claude Albenque, conseiller municipal délégué au projet du Fort de Feyzin. Ce fut une occasion pour nous de revoir Ariel dans son univers familier, et sa chère et attentive épouse Monique. L’œuvre d’Ariel dit tout ce que nous devrions avoir plus souvent à l’esprit de notre condition humaine dans le monde contemporain. Rendez-vous avec vos parents et vos amis au Fort, l'un des maillons de la deuxième ceinture de Lyon, dans ces casemates nées à la fin du XIXe siècle, en pleine réhabilitation, et qui représentent un très appréciable outil pour la culture. Cette initiative salutaire doit servir d’exemple et inciter un maximum d’entre vous à parcourir ces peintures d’une authenticité incontestable. 65 œuvres d’Ariel sont intelligemment accrochées, de toute nature, sur tous supports, huiles sur toile et panneau, dessins, gouaches, encres, pastels. C’est le peintre Alphonse Rodet qui l'avait invité au Salon d’Automne. Là, le poète Raymond Busquet (1926-1979) dont on peut lire un très beau texte de 1978 : "Ariel, c’est l’imagination débordante". Il avait remarqué la peinture d’Ariel sans savoir qu’il était le fils d’Evaristo, ni qu’il peignait et avait été parmi les premiers a repérer ses compositions libres de toute influence. Un autre texte fort est celui de Jacques Dugelay, de novembre 1987 : "Ange qui veille ou génie qui souffle l’esprit, Ariel nous conduit". Ariel rend aussi hommage avec raison à Colette Kowalski, décédée en 2006, dont il installé deux textes. Elle a a animé la galerie K de 1973 à 1989, prolongeant le travail et l’œuvre de son mari Roger Kowalski dont un prix de poésie honore le souvenir. Ariel poursuit l’écriture de son œuvre avec le même entêtement, qui lui vaut l’admiration de tous ceux pour qui la peinture porte un contenu indispensable en ces jours de pénurie intellectuelle et morale. Ariel a sélectionné cet ensemble avec soin, ce qui fait que vous ne pourrez pas toutes les revoir, même à la galerie Dettinger qui soutient son travail régulièrement, où on a pu admirer récemment ses dernières peintures. L’expérience de la rétrospective est périlleuse. Voir près de cinquante années de production exposées peut être déstabilisant. Ariel peut être fier de cet exercice réussi. La cohérence de son travail est significative. Le même esprit, la même quête, et toujours la recherche picturale, avec une variété infinie des compositions et une évolution des couleurs. A voir d’urgence jusqu’au 10 février 2023. Fort de Feyzin, Chambre 5. Parking du Fort, route du Dr Jean Long. Le Fort de Feyzin abrite aussi un centre équestre animé et géré par l'UCPA pour le compte de la ville de Feyzin. Il est absolument nécessaire de réserver sa visite sur inscription à : contact@lefortdefeyzin.fr. Alain Vollerin, Mémoire des Arts, critique d’art, membre de l’AICA.