Fiac 2018, Jennifer Flay a parfaitement réussi son pari...
Au fil des années, Jennifer Flay, directrice artistique de la Fiac depuis quinze ans, domine parfaitement la mission qui lui fut confiée d'ouvrir l'une des plus importantes foires d'art contemporain du monde (31% de participants français), conçue il y a quarante cinq ans, aux galeries étrangères réparties de par le monde. 195 galeries portées par 27 pays. Le prix d'entrée, fixé à 38€, faisait monter les déceptions des nombreux visiteurs payants. Parmi les structures étrangères : Capitaine Petzel (Berlin), Sadie Coles (Londres), Paula Cooper (New York), Sprüth Magers (Londres, Berlin, Los Angeles), Blum & Poe (Los Angeles, New York, Tokyo), etc. Quatre nations étaient invitées : la Corée du Sud, la Chine, le Japon, et l'Inde. Mais pour moi, l'événement de cette Fiac, c'était la présence de l'artiste argentin, Julio Le Parc, venu pour accompagner ses créations réalisées avec la Manufacture de Sèvres : sept œuvres en biscuit de porcelaine, dont une sculpture lumineuse réalisée selon la technique du Pénétrable (qui fit le succès de Jesus Soto). Une pure merveille ! J'ai découvert les œuvres de Julio Le Parc, à la galerie animée par la militante, Claude Dorval, pendant des foires comme Art Jonction, à Nice. Julio Le Parc, artiste de l'Art cinétique, et, de l'Optical Art, fut un des fondateurs du Groupe de Recherche d'Art Visuel, soutenu assidûment par le critique, historien d'art et d'architecture, Michel Ragon. Quelques gestes décisifs dans un monde mouvant : Katarina Grosse à la galerie Gagossian avec « Ingres Wood », Alexandre de Betak et « On Fire » à la galerie Gmurzynska, « Octopus » de Carsten Holler à la galerie Massimo de Carlo, Oliver Laric avec Hund Mensch à la galerie Metro Pictures de New York, etc. Comme, il semble loin, le temps, où, Jacqueline Rabouan-Moussion constituait avec Pierrick Sorin, l'un des principaux moments hors-normes de la Fiac. Celle-ci, avec sa formule Hors-les-murs, avait investi le Jardin des Tuileries, avec 22 œuvres qui resteront installées, jusqu'à la fin du mois d'octobre. Il fallait voir, non loin du grand bassin, en face de l'Obélisque, la sculpture rose de Franz West que nous avions découvert, à Lyon, pendant une Biennale d'art contemporain de Thierry Raspail. Nous avons croisé, Isabelle Bertolotti, qui lui succède à la direction du Mac de Lyon. Une très bonne nouvelle ! Soulignons la présence des Editions Taschen qui présentaient « Murals of Tibet ». La Fiac fut une occasion pour Mutina de présenter son Prix, attribué cette année à la céramiste, Liz Larner, à laquelle, un livre est consacré en 2018, chez Phaidon. Pendant les gigantesques travaux au Grand Palais, la Réunion des Musées Nationaux et la Ville de Paris mettront en place le Plateau Joffre du Champ-de-Mars, devant l'Ecole militaire, à partir de janvier 2021, pour recevoir l'ensemble des événements culturels habituellement présentés en son sein. Jennifer Flay qui avoue que « la Fiac est à l'écoute des contraintes financières de ses exposants » déclara que ce déménagement calculé serait un nouveau chapitre passionnant de l'histoire de la Fiac. Alain Vollerin. Critique et historien d'art. Membre de l'AICA. Rédacteur en chef de la revue culturelle Mémoire des Arts