Fikramis expose ses œuvres récentes, à la galerie Trib’art…
Fikramis persévère dans la voie qu’il trace, depuis déjà de nombreuses années. A-t-il vu l’œuvre de Jean-Michel Basquiat ? Je ne crois pas qu’il soit question pour lui, de le nier. Mais, Fikramis ne limite pas sa peinture, à celle de cet incontestable génie américain. On ne peut pas dire qu’il soit, non plus, un tenant du Street Art, même si, ses toiles font parfois référence aux paysages urbains, à l’homme en perdition dans une cité hostile. Je dirais que Fikramis ne se refuse rien. Dans cet accrochage, largement amical, puisque Fikramis occupe un atelier à deux pas de la galerie, vous verrez beaucoup de formes enchevêtrées, portées par des couleurs assez vives. Je pense beaucoup à des nasses, peut-être des pièges inévitables. Dans l’œuvre de Fikramis, on retrouve quelque chose d’élémentaire, de primitif, ce qui probablement retint l’attention de Lisyanne Lacombe, plutôt attachée d’ordinaire à la défense de la sculpture africaine, et, à la production des aborigènes australiens. Dans l’œuvre de Fikramis, l’homme, l’humain est partout, toujours en lutte avec les éléments, prisonnier, tentant désespérément de se défaire de ses entraves. Les corps ploient sous les bandelettes, les cordelettes. Tout est prétexte à peindre, mais sans négliger des messages essentiels. Des visages surgissent de face ou de profil. On rencontre de la difficulté pour les identifier, mais, ils ne sont pas là pour être reconnus, plutôt pour jeter le doute dans nos perceptions, notre conscience. L’homme et son double, son triple, même. Où, est la part de l’humain, et celle de la bête, de l’animal blessé arraché à sa cage ? Incontestablement, la véritable valeur, le profond intérêt du travail de Fikramis réside dans les grands formats, où, il ne se laisse modérer par aucune contrainte. Il y a certainement, un aspect autodidacte en souffrance, dans la démarche de Fikramis. Etranger, même s’il vit en parfait habitant du plateau de la Croix-Rousse, Fikramis le demeurera à jamais, tant il est solitaire et timide, jusqu’aux frontières de la pathologie.Derrière une apparente placidité, un calme et une tolérance non-feinte, Fikramis sera toujours l’archétype de l’Intranquillité. Si, sa peinture se nourrit, gaillardement, de tous les bienfaits de l’Abstraction, rien n’est innocent dans sa quête. Lisyanne Lacombe était astrologue, avant d’ouvrir cet espace modeste, mais très bien aménagé. Il n’est pas très facile d’accès en voiture. Il est préférable d’accéder à pied, en arrivant par la Ligne C du métro. Trib’art galerie. Arts premiers du Pacifique : Mélanésie-Papouasie-Vanuatu-22,montée Saint-Sébastien-Lyon 1er.06 86 77 53 38 Ouverture du mardi au samedi, et sur rendez-vous. www.trib-art-galerie.com