Fleurs et fruits du Rhône à la Maison-Forte de Vourles
L’exposition attendue par tous ceux qui aiment et défendent l’école lyonnaise de fleurs, sublimée par la décision de l’empereur Napoléon 1er de réouvrir l’école des beaux-arts de Lyon, en 1807, pour former d’indispensables artisans-peintres de fleurs réclamés par les fabricants de soieries lyonnaises désireux de voir se réactiver leur activité commerciale, réduite à néant par les meurtres des assassins coupeurs de tête (60 000 morts à Lyon, selon l’historien, Louis Madelin). Nous devons féliciter Michel Régnier, adjoint à la Culture de Vourles, qui signe ici, son initiative la mieux accomplie. Il convient de dire qu’il bénéficia de l’expérience et des connaissances de Michel Bosse-Platière qui a su, contrairement à l’admirable, Paul Dini, ne pas se contenir aux mouvements les plus reconnus du XXe siècle: Ziniar, les Nouveaux, Groupe Témoignage de Lyon, et, Sanzistes. Michel Bosse-Platière, nous a beaucoup aidé à ouvrir les yeux sur tout un univers d’artistes que nous avions la mauvaise habitude de sous-estimer. Avant l’action de sauvegarde de Michel Bosse-Platière, il y eut la recension des peintres des origines effectuée, magistralement, par Elisabeth Hardouin-Fugier (comme moi, native du signe du scorpion, elles est née le 5, moi le 2 novembre) dans son ouvrage fondamental «La Peinture lyonnaise au XIXe siècle » éditions de l’Amateur, 1995, citons aussi : « Les Peintres de fleurs en France de Redon à Redouté » chez le même éditeur, en 2003. Cette année, le catalogue (20€) est parfaitement réussi au niveau des très nombreuses reproductions d’œuvres de : Simon Saint-Jean, Jean-Marie Reignier, François Vernay, Claudius Lavergne, Jules-Jacques-Olivier de Cocquerel ( un artiste très estimé par le critique d’art, Marius Mermillon), André Perrachon, Alexina Cherpin, Claude-Louis Sibuet, Jules-Ferdinand Médard, Claudius Linossier ( plus connu, comme dinandier), Alphonse Rodet (malheureuse victime de l’administration fiscale), Joseph Perrachon (le divin neveu), Léon-Régis Junique ( évocateur d’Henri Fantin-Latour), Jeanne Bardey, Martin Via (fils adultérin de Jacques Martin), Léon Garraud, Charles-Frédéric Jung (qui présida le Salon de Printemps), Honoré Cavaroc (esprit libre donnant à sa touche une notation presque abstraite), Jacques Martin (tellement admiré par Henri Béraud, le premier à célébrer la modernité picturale lyonnaise), Claudia Bret-Charbonnier, Georges Albert Tresch (un des plus beaux tableaux de la collection du Département du Rhône), Frédérique Charlaix, René Besset, Pierre Pelloux, René Chancrin, Jean Couty (bénéficiaire d’un musée près de la demeure familiale à Saint-Rambert-l’Île-Barbe), Marcel Saint-Jean, André Cottavoz, Marie-Thérèse Bourrat, Thérèse Contestin, etc. Au total près de cent cinquante toiles, souvent de grands formats. La préface est signée par Christophe Guilloteau, désormais passionné par les arts à Lyon, et leur histoire. Il l’a manifesté en organisant une exposition de la Collection du Département inventoriée par Michel Régnier, où, figure les œuvres de Jean Fusaro (auquel, le président a remis les Arts et Lettres à l’Hôtel du Département), et, en soutenant l’Association des amis de Tony Tollet. Christophe Guilloteau écrit : « Tous les artistes ont comme point commun d’être rhodaniens, prouvant ainsi de fort belle manière l’intérêt de notre collectivité pour le patrimoine artistique départemental et public. » Inutile de vous dire que ce codex irréprochable constitue une référence incontestable qui doit indispensablement, figurer dans votre bibliothèque, et forme une très intelligente idée de cadeau. La visite de cette exposition, toujours trop courte, est indispensable en famille, ou avec vos amis. Fleurs et fruits du Rhône-Maison Forte, jusqu’au 18 mars 2018. Vernissage le 2 mars 2018, à partir de 18 heures. Alain Vollerin