Forêts fragiles. Une exposition singulière à ne pas rater

Dimanche, 17 Novembre, 2024 - 19:12

Forêts fragiles. Tel est le titre de l’exposition de Danielle Boisselier et Danielle Dehoux-Grafmeyer

Danielle Boisselier, Danielle Dehoux-Grafmeyer et Paule Martigny

Forêts fragiles. Tel est le titre de l’exposition de ces deux artistes dont les œuvres s’accordent parfaitement. Leur source d’inspiration est la nature. Végétaux, arbres, fleurs, lichens, humus, sur lesquels joue le soleil et le souffle du vent. Cette beauté est stupéfiante, chargée du "grand mystère". Forêts fragiles, c’est le message, pour les admirer et les respecter. Chaque artiste avec ses propres aspirations et son propre style a créé un univers qu’il faut absolument découvrir. L’exposition se termine le 30 novembre.

Danielle Boisselier et Danielle Dehoux-Grafmeyer se sont unies pour composer un ensemble poétique né de leur immersion dans la nature. Chacune à sa manière a traduit ses émotions et la plénitude métaphysique engendrée par la contemplation. Un état second coutumier des créateurs. À l’occasion de cette exposition, vous serez accueillis à la galerie Mémoire des Arts, par une forêt bleue, celle conçue par Danielle Boisselier, sous forme de kakémonos de soie, suspendus. Un cheminement sensuel pour ressentir sa démarche.

 

Danielle Boisselier

La calligraphie, souffle de vitalité est la marque de son expression, sur sur soie, dans des nuances bleues ou chatoyantes. Comment qualifier l’œuvre de cette artiste ? Elle est constituée d’installations, de peintures calligraphiques, d’étoles, de foulards, d’impressions originales sur soie naturelle. Danielle Boisselier définit ainsi son travail : "associations d’images plastiques comme les poètes que j’admire le font avec les mots."

Citons en complément un extrait de ses carnets personnels : "Voici d'abord une image (tableau de 40 x 60 cm) qui me semble faire la synthèse de mes pratiques : technique mixte associant peinture et calligraphie personnelle, mise en scène et photo originales, impression. Image pour moi chargée de sens multiples. Vous connaissez peut-être ce proverbe persan "Sois attentif au secret de la goutte de pluie, mystère inscrit dans l'herbe de ce qui ne peut-être dit autrement."

Afin de poursuivre dans la compréhension de son travail, qui mieux qu’elle pour préciser l’objectif de cette exposition ? : "Depuis près de 20 ans je rêve d’un parcours bleu où immerger le spectateur, tentures de soie en labyrinthe, évocation sensible de forêts végétales, ponctuées de « forêts de signes". Le projet est évolutif, chaque année apportant comme dans les rythmes naturels quelques œuvres de plus et

La "forêt de signes", en lien avec mes approches de la calligraphie avec des maîtres venus d’Asie, Chen Déhong et Shingai Tanaka, résonne à différents niveaux. Au niveau personnel la pratique du geste calligraphique et la recherche constante du geste "juste" dans sa variété créative peut guider une éthique de vie. Au niveau des civilisations, m’ont toujours passionnée les moments charnières où l’esprit humain a fait un saut vers l’inconnu comme la naissance des écritures et le passage des pictogrammes à des signes plus abstraits. Ce centre d’intérêt est avivé par la conscience des bouleversements de notre époque et l’espoir d’une harmonie future".

 

Danielle Dehoux-Grafmeyer

Elle nourrit ses palimpsestes d'explosions végétales, la nature est euphorique. Danielle Dehoux-Grafmeyer réalise ses peintures dans une forme d’abstraction lyrique réalisée avec des techniques mixtes. Selon sa propre définition elle travaille divers matériaux par superposition et grattages dans une profusion de formes et de couleurs. Peindre ce que l’on voit au prisme de son ressenti et de ce que l’on est. Cet accrochage est accompagné de la présentation inédite de sept modèles de carrés de soie issus de ses palimpsestes, imprimés spécialement par la société d’impression Gipica, basée à Miribel dans l'Ain. Ils ont pour titres, Chrysoprase, Tendre tilleul, Souffle iris, Cœur obsidienne, etc. Danielle Dehoux-Grafemeyer n'a pas oublié d’être une enfant. Primesautière, ébahie devant la beauté de la nature, de nature facétieuse et empathique, elle sautille telle une gamine bondissante.

Danielle Dehoux-Grafmeyer définit ainsi son accrochage : "les arbres des forêts dansent de joie". Avec sa charmante plume elle rajoute pour définir l’esprit de son travail dans l’optique de cette exposition :

D’or et d’azur

D’azur et d’or,

Aux racines d’en haut

Nervurées de pourpre,

À brise d’argent

En sillage d’humus

Et perles de pins.

Comme un sanctuaire

Ocrée de bleu-vert

L’espérance au nid de la forêt.

"Forêts fragiles" : Danielle Boisselier / Forêt bleue - Danielle Dehoux-Grafmeyer / Les Racines d’en haut, du bleu à l’ocre

Galerie Mémoire des Arts. 124 rue de Sèze. Lyon 6e.

7-30 novembre 2024 - Du mercredi au samedi 15h-19h

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com