Gilles Pascal-Roux, nus et portraits à la galerie Mémoire des Arts
Tous les lyonnais le savent, au long de sa longue carrière, Me André Soulier a toujours su poser la bonne question, pour faire avancer un dossier pendant ses admirables plaidoiries qui lui valurent le respect de la majorité de ses confrères. Ainsi, dès son arrivée à la galerie, il nous interrogea aimablement. Mais, comment Gilles Pascal-Roux choisit-il ses modèles ? Les peintres de notre modernité se sont souvent tournés vers leur entourage le plus proche : Pierre Bonnard fit poser son épouse dévouée Marthe, Henri Matisse choisit une infirmière (comme Laetitia, le beau modèle de Gilles Pascal-Roux) qui devint religieuse, Pablo Picasso utilisa ses épouses et compagnes : Fernande, Olga, Marie-Thérèse, Françoise, et, Jacqueline, Auguste Rodin, le rude sculpteur engageait ses élèves, et ses admiratrices, comme Camille Claudel, Auguste Renoir trouvait dans sa famille les plus splendides spécimens féminins, comme Gabrielle plantureuse nourrice de ses enfants, etc. Les artistes sont souvent fidèles à un exemple, pour Edouard Manet ce fut Victorine Meurent qui figure au centre du Déjeuner sur l’herbe, pour Salvador Dali il s’agissait de la mystérieuse et envoûtante Gala, et, pour Aristide Maillol de la divine Dina Vierny. Vous me pardonnerez, mais, je ne puis vous donner l’identité de la personne qui inspira Gustave Courbet pour l’Origine du monde, exposée au musée d’Orsay. Je remercie Me André Soulier pour cette question signifiante. A son propos, sachez qu’il publiera ses mémoires, à l’heure de son quatre-vingt quatrième anniversaire, au mois d’octobre prochain, chez Jean-Claude Lattès. Il nous réserve probablement quelques savoureuses révélations. Elève de Jean-Baptiste Fusaro, Gilles Pascal-Roux voulait, depuis plusieurs années, mettre son réel talent au service de la peinture de nus. Il bénéficia à ses débuts du concours de son épouse Noëlle, mais désormais, il aime traduire les charmantes rondeurs de Laetitia, profitant au passage avec beaucoup d’humour de cette occasion d’évoquer des souvenirs de l’époque, où il était juge au Tribunal de Commerce de Lyon, ou bien, en interprétant une Iphigénie martyre de la tyrannie de l’Euro, un cadeau empoisonné. Nous saluons la présence de Mes Hervé et Laurent Banbanaste, et de Sylvie Marion, veuve de l’illustre chirurgien Pierre Marion. Ne manquez pas cette exposition en hommage à l’image de femmes sublimées conformément, à la règle en vigueur, après les errements d’un certain producteur de cinéma newyorkais. Jusqu’au 30 juin 2018. Galerie Mémoire des Arts. 124 rue de Sèze Lyon 6e. Du mardi au samedi 15h 19h.