Gilles Pascal Roux. Un certain regard

Samedi, 16 Décembre, 2023 - 12:26

La peinture de Gilles Pascal Roux explose dans un enthousiasme communicatif.

L'exposition est largement dédiée à Lyon à l'occasion de la parution de son roman Faux à mourir dont un des protagoniste est un vieux peintre dans son atelier du Vieux-Lyon. Son regard sur son modèle et leur connivence offrent de délicates pages de lecture jusqu'à l'apparition du loup dans la bergerie qui va pervertir son idéal.

Gilles Pascal-Roux vit à Lyon. Il fut l’élève de Jean-Baptiste Fusaro, dont il conserve les préceptes d'aisance et de simplicité, dans l'admiration des œuvres de son père, Jean Fusaro. Gilles Pascal Roux décrit le quotidien dans sa réalité et sa multiplicité. Il a le don de saisir les expressions spontanées, attentif à la grâce féminine surtout lorsqu'elle est court vêtue. Il sait composer des axes intéressants. Ils auraient plu à John Ford qui trouvait formidablement ennuyeuse une ligne d'horizon au milieu d'une image. Des contre-plongées du haut de a Croix-Rousse, Fourvière la blanche suggérée au bout de la rue Tupin dans plusieurs versions, la place Bellecour en fête, la vision poétique d'une jeune fille à vélo le long des quais du Rhône magnifiée par une ombre portée audacieuse, le quai Saint Antoine fourmillant de vie avec ses bouquinistes, montée Coquillat avec une jeune personne en marinière saisie de dos dans un déhanchement naturel touchant.

Gilles Pascal Roux peint son Lyon. Réel et enchanté, celui du cœur. Il peint son monde, attentif à l'équilibre des compositions, à la plénitude de la lumière, à la vibration des couleurs, à l'expressivité de ses sensations. Lyon, la rue des Archers, de la République, la rue Saint Jean, le quartier de la place du Pont, la Voûte à l'emplacement du restaurant Chez Léa face à Saint-Jean, la place des Célestins, etc. La vivacité de ses tons et la fraîcheur de son regard pourraient être ceux d'un jeune peintre. Les touches sont posées généreuses en larges aplats, le coup de pinceau est vif. Il saisit l'instant héritier du précepte de Manet : "peindre ce que l'on voit en une seule fois."

Une quarantaine de peintures figurent à la galerie Mémoire des Arts 124 rue de Sèze jusqu'au 9 décembre 2023. 06 32 62 93 21.

Paule Martigny. Mémoire des Arts / blog-des-arts.com