Grand Palais, Niki à la folie...
Un moment d'intense réjouissance. Quel bonheur de voir que certains visiteurs sont encore choqués, par la gaillarde protestation de Niki de Saint Phalle! Je vous recommande la visite de ce moment de joie qu'il faut partager avec vos amis, et si possible, avec votre famille. Le catalogue est à l'image de cet événement absolument prodigieux. Je tiens à féliciter les commissaires : Camille Morineau, conservateur du Patrimoine qui assura la direction scientifique du catalogue, et, Lucia Pesapane, assistante de conservation. Oui, l'art de Niki de Saint Phalle fut d'abord un cri, celui d'une femme blessée, rendue malade par le comportement de l'homme envers le corps féminin. Elle fut violée par son père, dans l'été 1942. Déséquilibrée par cette expérience monstrueuse, Niki se mariera, et aura une fille Laura, née en 1951. Elle quittera les Etats-Unis, puis sera malade, et hospitalisée à Nice, en 1953. Elle se libèrera en participant aux expériences du groupe des Nouveaux Réalistes, et en inventant une technique de « tirs » sur cibles composées de plâtre porteur de poches de couleurs. On peut penser à ce que faisait André Breton, et à ce que fera Jackson Pollock. Sa rencontre avec Jean Tinguely renforcera Niki dans sa volonté d'exprimer pleinement ses ressentiments dans ses tirs qui deviendront parfois ouverts ou collectifs. Nana était le prénom d'une de ses gouvernantes. Les plantureuses Nanas deviendront l'emblème de l'investissement de Niki qui dénoncera le pouvoir machiste, avec une détermination réjouissante. On en voit beaucoup. Des mariées aussi, plus que jamais, vous n'en reverrez réunies dans un même endroit. Des images de « tirs » partout sur écrans de tous formats. La vengeresse Niki, nous porte au lyrisme. Nous éclatons d'allégresse sous le feu de ses coups de canons, et de carabines. Bien entendu, l'exposition évoque la divine série dédiée aux Tarots. Un extraordinaire moment que je vous souhaite de vivre, dans les plus brefs délais. Rien, n'eut été possible sans le concours de la Niki Charitable Art Foundation à Santee. Signalons que cette admirable évocation du parcours de Niki de Saint Phalle, ira ensuite à Bilbao, au Musée Guggenheim. A voir à Paris, jusqu'au 2 février 2015.