Janine Rimet. Formes mystiques et cosmiques
En février 1946, quelques mois après la fin de la guerre, Janine Rimet s'inscrivit à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Elle ne trouva pas la formation recherchée. Un peu après, elle découvrit l’Université des Heures animée par Mme Grignon-Faintrenie, fréquentée par le peintre Pierre Combet-Descombes, et le metteur en scène, Suzette Guillaud. Parallèlement, elle peignait sur le motif avec Pierre Delage concepteur d’affiches, et suivait les cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts. Ses professeurs étaient de jeunes artistes nourris de Modernité, et membres du groupe des Nouveaux : Pierre Pelloux, Henri Vieilly, René Chancrin, mais aussi le sculpteur, Francisque Lapandéry. Janine Rimet est née dans une famille catholique (son père était journaliste au Nouveau Journal) dans le quartier de la Croix-Rousse, qui s’installera finalement rue Mercière. Le père Dufournet, curé de la paroisse Saint-Nizier, lui commanda des fresques religieuses. Disciple d’Albert Gleizes, René-Maria Burlet lui sera présenté à cette occasion. Passionnée par le stylisme, Janine Rimet admirait Elsa Schiaparelli. En 1963, un événement transforma sa vie. Victime d’une hémorragie, elle fut hospitalisée à l’Hôtel-Dieu. Elle vécut une expérience bouleversante, qui la transporta aux frontières de la Mort. Elle aperçut une lumière contenant l’énergie du monde entier, avec ses sept couleurs : violet, rouge, orange, jaune, vert, bleu et indigo qui correspondent aux sept énergies. Une voix lui dit : " N’aie pas peur, il faut aimer !…". Une source d'inspiration, un nouveau destin pour Janine Rimet... Janine Rimet étudia les théories des couleurs de Goethe (triangle des couleurs), de Matila Ghyka (Pluie d’étoiles), et d’Albert Gleizes (Translation / Rotation). La vague du New Age était encore lointaine. Elle s’immergea dans la lecture des textes de Pierre Teilhard de Chardin qui disait : " Tout ce qui monte converge". Elle s’engagea au sein de l’Association des Amis du Père Pierre Teilhard de Chardin. Elle montra des compositions aux titres révélateurs de son étude du cosmos : Clefs de Lumière, Ondes et Profondeurs, Etre et Paraître, Espace et Continuité, Equilibre et Complémentarité, etc. Ce message d’amour, celui du Christ, fut celui du Mahatma Gandhi, admirateur de Léon Tolstoï, qui lui écrivait ces lignes en réponse à une de ses lettres : " Tout homme sent et reconnaît au fond de lui-même (on le voit très bien chez les enfants) que l’amour, c’est-à-dire l’aspiration des âmes à l’union, et le comportement qui en résulte, est l’unique et suprême loi de la vie : il le sait tant qu’il n’a pas été fourvoyé par les faux enseignements du monde." Cette toile, nommée « Espace et continuité », illustre la quête de spiritualité de Janine Rimet. Alain Vollerin. Janine Rimet Formes mystiques et cosmiques 124 rue de Sèze. Lyon 6e, vernissage le jeudi 20 mars 2014 à partir de 18h. Tél 04 74 01 05 45. Jusqu'au 19 avril. Du lundi au vendredi : 15h – 19h. Samedi 10h 30– 13h 30. Et sur rendez-vous. Une toile de Janine Rimet, « Espace et continuité II. Une certaine évolution », est actuellement présentée aus sein de l'exposition « Elles » au musée d'Allard à Montbrison. Cette exposition présente 65 œuvres de 65 femmes artistes de l'Ecole lyonnaise du XIXe au XXe siècle. Jusqu'au 21 septembre 2014.