Joseph Czapski - L'art et la vie / Editions Noir sur Blanc

Un ouvrage conseillé. La vie et l'œuvre de Joseph Csapski (1896-1993) par Eric Karpeles, né en 1953 dans l'Etat de New York, peintre, écrivain et traducteur. Lors de recherches pour son ouvrage, « Le Musée imaginaire de Marcel Proust » (Thames & Hudson), il découvrit un petit livre sur Proust par Josef Csapski pour qui il se prit d'une passion singulière. Csapski est né dans un monde privilégié d'aristocrates. Son père était un comte polonais qui avait grandi à Saint Pétersbourg. Sa mère était née comtesse. Josef n'avait que six ans lorsqu'elle mourut enceinte de son huilième enfant. Etudiant à Saint-Pétersbourg pendant la Révolution russe, il s'installa à Paris pendant les Années folles et devint peintre. C'est la première partie du livre de 1896 à 1939. On remarque qu'en 1917 sous l'influence du pacifisme de Tolstoï, il déclara qu'il était incapable de prendre un fusil pour tuer un autre homme. En 1939, officier de réserve dans l'armée polonaise, il fut fait prisonnier par les Soviétiques et échappa miraculeusement au massacre de Katyn. Csapski n'est jamais retourné en Pologne après la guerre. Installé en région parisienne avec sa sœur, il œuvra avec d'autres intellectuels à la revue polonaise « Kultura », travaillant sans relâche contre le totalitarisme. 1951marqua le retour à la peinture qui donna un sens à sa vie. Dans son applicaiton fiévreuse il exprimait la quintessence des malheurs vécus. Czapski est supérieur lorsqu'il accède à son propre vocabulaire, obéissant à une certitude intérieure, indifférent à l'esprit esthétique de son temps, et sublimant les influences, en particulier celle de Bonnard qui l'avait submergé d'émotion, considérant sa peinture comme le Paradis perdu. Cette puissance et ce style se concrétisent dans « Néon et lavabo » dont un détail constitue la couverture du livre, mais aussi « Homme dans une exposition », ainsi que les séries, escaliers, loges, visites au musée, et ses natures mortes stupéfiantes de force dans la simplicité, du « presque rien » qui lui était si cher. Avec 155 images en couleur réparties en trois cahiers : photographies (32 p), dessins (24 p) et peintures (56 p). Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Odile Demange. Broché. 576 p. 34€. Expositions, « Jozef Czapski Peintre et écrivain » à la Fondation Jan Michalski à Montricher, jusqu'au 17 janvier 2021, et « Joseph Czapski, l'existence dans la peinture » à la galerie Plexus/Maison des Arts de Chexbres, jusqu'au 17 janvier 2021. Conférences et visites commentées : www.fondation-janmichalski.com. Paule Martigny