L’Etat du ciel au Palais de Tokyo…
Puisque, les artistes reconnus sont devenus des philosophes, des sociologues qui analysent l’état du monde, alors qu’il se mondialise sans se régénérer. Vivien Roubaud a particulièrement retenu mon attention. Il utilise une lame de scie qui pend du plafond, comme un immense serpent prisonnier, mais toujours dangereux, et dont les soubresauts intempestifs nous inquiètent. Hiroshi Sugimoto nous dit qu’aujourd’hui le monde est mort. John Giorno écrit sur un mur en caractère majuscules, blanc sur or : Chacun est une totale déception. Un constat que nous faisons tous, chacun de notre côté. Peut-être, l’origine de notre système impitoyable. Une question du bac était : faut-il se connaître soi-même ? Je ne le crois pas. Nous n’en avons pas les moyens. Nous ne supporterions pas de nous connaître mieux, ou bien. Thomas Hirschhorn fait un constat de plus. Nous l’avions découvert, pendant une biennale d’art contemporain de Lyon, sous l’égide de Thierry Raspail, dénonçant le rôle de l’ONU. Cette fois, il choisit d’enfermer les visiteurs dans un univers environné de pneumatiques usés. Les meubles sont « soignés » à la manière d’Erik Dietman. Les ordinateurs sont là, comme des images de notre faillite morale, de nos capitulations. Parfois, des gens, des acteurs, officiels ou pas, viennent lire des textes. Il y a un bar, pitoyable, comme tout cet environnement désespérant, à l’odeur de caoutchouc putride. Hirschhhorn est un gourou inutile, trop bien mis en valeur pour changer quoi que ce soit, dans le monde réel, comme Didi-Huberman et Arno Gisinger, comme Ilya Khabakov pendant Monumenta. Rien n’est vrai, les utopies nous mutilent, et les maîtres-penseurs de nos échecs triomphent éphémèrement et dérisoirement… Jusqu’au 17 septembre 2014. Palais de Tokyo-13 avenue Président Wilson-Paris 16e. www.palaisdetokyo.com