L’Hivernal de Lyon 2022. 66e Salon d’Hiver
Nos félicitations à la Présidente Chantal Hayette si bien assistée par une belle équipe, parmi laquelle, le secrétaire général Daniel Petit et le président-adjoint Jean-Michel Reviran. Pour chaque édition L’Hivernal de Lyon sélectionne un invité d’honneur. Cette année, il s’agit de Rodrigue Glombard, dont les couleurs éclatantes ont retenu l’attention des membres du jury. Des êtres surgissent de mondes imaginaires et fantomatiques, ces signes noirs sont-ils des insectes ou de simples signes picturaux ? Peu importe, l’œuvre appartient à celui qui la regarde. Tout est neuf, particulièrement le choix de couleurs ardentes. Nous observons aussi l’intérêt de Rodrigue Glombard pour les formats verticaux. Parmi les soixante et un artistes exposés dans cette édition de qualité, citons Edda Caron-James qui pratique des jeux cosmiques pour obtenir des transmutations. Tracey Chouvin venue de son Australie natale, qui depuis l’époque où nous l’avons révélée parvient toujours à nous surprendre, soutenue par son mari l’excellent restaurateur du Tilia à Joux, une des meilleures tables de la région. Geneviève Cornu nous entraîne dans un univers aux couleurs retenues. Un monde onirique que nous continuons à admirer. Gilbert Duchesne figure parmi les singuliers que nous aimons. Là, il évoque la guerre, la nostalgie et les oiseaux d’Amazonie. Pauline Girod a énormément progressé. Elle domine une nouvelle écriture avec Les signes de Pretin. Elle a exprimé beaucoup avec peu : la singularité de la topologie du lieu et la densité de son histoire. Claude Grégoire et son escarpolette de Jean-Baptiste. Chantal Hayette dans une manière affirmée maîtrise formes, compositions et puissance de la lumière. Louis Houpert peint sur bois Bestiaire et Fantoche, un univers grouillant proche de celui de Wölfli. Maryvonne Marguerin traite l’océan et ses tempêtes dans une quasi abstraction. Jean-Michel Levraux démontre, alors que les sculpteurs sont rares dans les salons lyonnais (pas dans L’Hivernal 2022, riche en expressions différentes) que certains d’entre eux peuvent encore nous surprendre. Jean Meunier-Curtinet a bouleversé sa palette. Il a su se renouveler dans son style unique. Janie Petit s’exprime en toute liberté avec une nouvelle série occupée par la vie aquatique et de larges compositions de bancs de poissons. Les variations labyrinthiques de Sylviane Presson réveillent nos souvenirs de l’œuvre de Camille Niogret à propos du végétal dans une gamme chromatique éclatante totalement opposée, très séduisante. Jean-Michel Reviran progresse de plus en plus dans une manière personnelle. Clarisse Roche usant avec talent de la mixité d’essences de bois différentes et de raku donne naissance à des formes inspirées de graines et de coquillages. Chantal Rouxel sacralise un par un des arbres remarquables. Nous flânons avec joie sur la route qui borde la demeure-atelier du peintre Jean-Paul Schmitt, qui expose trois paysages. Evelyne Scarbotte avec son triptyque jongle entre abstraction et figuration, jouant des bouillonnements de la lumière sur les visages immergés des baigneurs. Agnès Tiollier poursuit avec bonheur ses recherches de compositions, entre flamboyants et nénuphars. Les artistes illustrent parfaitement les thèmes de circonstance, cette année : Notre belle planète est en danger. Un dernier mot : Deux ans après sa disparition, nous n’oublions pas Lara Rolland, ses années de présidence et sa présence lumineuse. Visitez L’Hivernal de Lyon, chaque visiteur y trouvera une source d’émoi. L’Hivernal de Lyon. Palais municipal – 20 quai de Bondy. Lyon 5e. Jusqu’au 23 janvier 2022. Entrée gratuite. 14h-18h. Fermé le lundi. Dimanche 10h-17h. www.lhivernaldelyon.com. Alain Vollerin. Critique et historien d’art. Membre de l’AICA