L'Hivernal de Lyon, le 61 Salon d'Hiver dans les frimas, au Palais de Bondy...
Le Palais de Bondy est entièrement rénové, et nos amis de l'Hivernal de Lyon, après des années d'errance, sont heureux de retrouver leur nid. Un événement, Lara Rolland qui présidait cette institution lyonnaise, depuis huit ans, a cédé sa place à Chantal Hayette. Tous ceux, que l'avenir de l'Hivernal préoccupent, étaient inquiets. Pas facile de diriger un Salon, dans notre époque perturbée, et perverse. Nous avions assisté à la réussite complète d'Elise Palmigiani, à la direction de Regain. Chantal Hayette domine parfaitement cette fonction. Nous savions qu'elle était dotée de l'autorité nécessaire, mais, Chantal dispose d'une autre quantité indispensable, elle sait écouter. Les discours sont toujours trop longs, surtout, lorsqu'ils sont l'expression de quelques politiciens agissant sur réquisition. Notons que Mme Béatrice Jaillout, première adjointe du 5e arrondissement, a parfaitement rempli sa mission, trouvant des mots simples, pour dire son plaisir d'être présente. En revanche, nous regrettons, une fois encore, l'absence de l'adjoint à la Culture, Georges Kepénékian, qui se croit bien malin, en étant absent, depuis le début de son mandat. Nous avons remarqué qu'une quinzaine de lampes avaient déjà rendu l'âme. Il faudrait les remplacer rapidement, pour ne pas voir une rénovation si parfaite se dégrader, par négligence. Je me souviens de mon ami, le critique d'art, René Deroudille pestant avec raison, contre l'absence d'un ascenseur. Heureusement, aujourd'hui, il ne pourrait plus se plaindre. Le président honoraire, Maxime Signaire résume très bien, dans le catalogue, le drame que nous vécûmes, pendant des décennies : « Combien en ai-je vu au cours de cette cinquantaine d'années, d'amateurs passionnés, reprenant leur souffle aux paliers intermédiaires, le visage congestionné, les muscles raidis par l'effort et le regard pointé vers l'ultime travée du dernier niveau. » Pour nous épargner désormais, cette épreuve, le sénateur-maire de Lyon mérite bien nos remerciements. Félicitons au passage les membres du comité technique, responsables de l'admirable scénographie : Gilbert Duchesne, Jean-Albert Imhoff, Jean Meunier-Curtinet, Christian Léger, Annie Gouttebarge, Chantal Hayette, Agnès Tiollier, et Daniel Petit. Je l'ai dit, Chantal Hayette assuma efficacement son nouvel état, lorsqu'elle déclina les noms des lauréats des nombreuses récompenses : Florence Joly 1er prix de peinture, Yannis de Michelis prix spécial du jury, que je félicite, pour son talent et sa force d'esprit, qui lui permettent en démontrant la puissance de son imaginaire (Clef de Sol, Druide de l'éveil et Cheminement), de se délivrer de l'influence d'une proche personnalité de son entourage, qui a l'habitude d'imposer sa domination dans des stages ravageurs sur les esprits fragiles, Christian Covy prix des présidents, Suzanne Paliard prix du Thème (la Verticalité), Françoise Pochat prix Boesner, Pascal Mitevoy venu de Belgique, prix de sculpture (on pense devant ses bronzes à François Stahly, ou, à Etienne-Martin), et enfin, Jean-Albert Imhoff, Médaille d'Or. Revenant sur le thème de l'année, la Verticalité, je tiens à dire la qualité du pastel présenté par Agnès Tiollier dans son Elan Vertical. Je la félicite aussi, pour l'intelligence dont elle fit part dans les trois formats exposés avec audace, dans la grande salle. Quelques mots pour le sculpteur, vivant à Cogolin, Cécile de Kock qui connaît bien son métier, elle fut l'élève de son père, Jean-Pierre De Kock, premier prix de Rome, ami de Paul Bocuse. Cécile De Kock est intarissable sur la qualité des marbres qu'elle utilise, ayant appris à les choisir avec son père, à Carrare. Autour des créations de Cécile De Kock, baigné dans la lumière et l'espace, vous découvrirez, l'invité d'honneur, Jean Coulon, buriniste, comme on dit en Belgique. Il fut révélé à Lara Rolland par son amie belge, Olga Quinaux, lorsqu'il exposait à l'Estanco, à Saint-Cyr au Mont-d'Or, chez Suzanne Paliard. Jean Coulon surréalise le quotidien. Il faut prendre le temps d'entrer dans son œuvre, au-delà de nos premiers sourires, une véritable profondeur s'installe face à ses gravures inspirées. Je dois évoquer Philippe Château et son monde si personnel, son évolution est à surveiller, Francis Berger, Yvette Nadau, André Llamas, Suzanne Paliard, Claude Avias « juste trop » comme on dit, dans le langage actuel, Renée Dolomier qui persiste avec talent dans la description d'un univers de l'enfermement, Geneviève Cornu auteur d'une série permettant d'identifier une identité mentale et picturale, Christian Covy qui installe, dès l'entrée, trois compositions abstraites symbolisant une Ode pour Euclide, pour Gilbert Duchesne toutes les rencontres sont les bienvenues, et surtout, dans les lieux les plus saugrenus, une clairière, pendant un bal, ou, en s'approchant d'une fleur parmi les fleurs, Pauline Girod méritait d'être encouragée, souhaitons lui de retrouver et de conserver son enthousiasme, nous avons vu des aquarelles de Thierry Grosfilley plus expressives, Jean-Pierre Gouget peint dans des références d'altitude qui sont la marque de ses recherches, Louis Houpert peint des bois polychromes comme le ferait un enfant, Chantal Hayette demeure fidèle à la manière abstraite, tant mieux, Jean-Albert Imhoff compose des mondes abstraits, devant lesquels, on ressent des émotions portées par les toiles des maîtres comme John Franklin Koenig, Jean-Paul Rioppelle, Pierre Soulages, etc, Catherine Lesaffre avec la coupole des galeries, et le Dôme de Saint-Pierre maîtrise toujours son inspiration originelle autour de l'arbre, Maryvonne Marguerin, obsédée par le climat de la Noce, est à nos yeux, une des révélations de ce Salon, Claude Martinet après les manèges d'enfant plonge dans le monde aquatique, ses poissons colorés expriment une liberté retrouvée, Jean Meunier-Curtinet fréquente toujours la plage de l'Escalet et le golfe de Saint-Tropez dans l'éblouissante lumière, Michelle Paillard-Carré fait la pose, son horloge est arrêtée au bon temps de son adolescence, Janie Petit persévère dans le choix de sa palette et de son thème : les aspects singuliers de Lyon, la montée Coquillat et la montée des Chazeaux, Jean-Michel Reviran a le sens des volumes et des couleurs, Lara Rolland confirme qu'elle figure incontestablement, avec Marie-Thérèse Bourrat, parmi les plus inspirés des artistes vivant à Lyon, Jean-Paul Schmitt, porté par son sens de la couleur, vit et peint au centre de son sujet, les paysages flamboyants environnants la commune de Saint-Martin-en-Haut. Ne cherchez plus votre meilleur moment de détente et de culture, entrez dans la convivialité offerte par les artistes de l'Hivernal de Lyon. Signalons que l'Hivernal de Lyon est soutenu par Boesner Lyon Vaise, fournitures pour artistes. L'Hivernal de Lyon 61e Salon d'Hiver, jusqu'au 28 janvier 2017, Palais Municipal-20 quai de Bondy-Lyon 5e. Entrée gratuite. Catalogue : 5e. Ouverture en semaine de 14 h à 18h, le dimanche de 10h à 17h, fermé le lundi. Renseignements : 06 82 55 84 94