La peinture américaine des années 1930 / Musée de l’Orangerie
Editions RMN - Collection : catalogues d’exposition. Voici, l’objet nécessaire reflétant la très pédagogique exposition présentée au Musée de l’Orangerie, à Paris, en collaboration avec l’Art Institute de Chicago, dont le commissariat fut assumé par Judith A.Baxter, Field McCormick Chair and Curator of American Art, The Art Institute of Chicago, et, Laurence des Cars, directrice du musée de l’Orangerie. Une cinquantaine de toiles venues de ses collections remarquables, mais aussi du Whitney Museum, et, du Museum of Modern Art de New York. Elle ira ensuite à Londres, à la Royal Academy of Arts, du 25 février au 4 juin 2017. Contient des essais de Judith A. Barter, Sarah Kelly Oehler, Annelise K.Madsen, Sarah L. Burns, Teresa A.Carbone. Lorsque surgissent les artistes évoqués dans cette exposition, l’Amérique subit encore la crise de 1929, le New Deal de Roosevelt n’a pas encore triomphé, le chômage règne, la transgression de la Prohibition de la vente d’alcool décuple, tous les Etats-Unis souffrent, et, la misère frappe les plus vulnérables. Des peintres souvent inspirés par l’Ecole de Paris décrivent ce climat angoissant : Georgia O’Kieffe (1887-1986), Charles Sheeler (1883-1965), Thomas Art Benton (1889-1975), John Steuart Curry (1897-1946), Grant Wood (1891-1942) dont une œuvre fait l’affiche et la couverture du catalogue, Alexandre Hogue (1898-1994), Stuart Davis (1892-1964), Arthur Dove (1880-1946), on pense à Eugène Gabritschevsky, Aaron Douglas (1889-1979) inspiré par le Douanier Rousseau), Charles Green Shaw (1892-1974), Ilya Bolotowsky (1907-1981) proche de Miro, Morris Kantor (1896-1974) et sa maison hantée, Doris Lee (1905-1983), Walt Kuhn (1877-1949) évocateur de Picasso, Ivan Albright (1897-1983) disciple de l’expressionnisme allemand, Peter Blume (1906-1992), Federico Castellon (1914-1971) marqué par la manière de Salvador Dali et de Max Ernst), Philippe Guston (1913-1980), Alice Neel (1900-1984), Jan Steen (Brueghel moderne), Philippe Evergood (1901-1973) traducteur, dans l’esprit d’Otto Dix, du souvenir des bals à l’infini à l’origine du film “On achève bien les chevaux” de Sydney Pollack, Reginald Marsh (1898-1954), Paul Sample (1896-1974), Edward Hopper (1882-1967), jusqu’à Jackson Pollock (1912-1956), etc. Après mon voyage à New York, en 2001, j’ai cherché un bouquin relatant l’histoire de la peinture américaine. Très difficile, même à la librairie Galignani, rue de Rivoli (spécialisée, et, très fréquentée par la regrettée, Claude Pompidou). Pour compléter vos connaissances sur ce sujet, je vous propose de lire l’étude d’Annie Cohen-Solal : “Un jour, ils auront des peintres”, l’avénement des peintres américains Paris 1887-New York 1948, publiée chez Gallimard, en 2000, et pour parachever votre examen, entrez dans l’analyse par Danielle Junod-Sugnaux (qui cite, plusieurs fois, Michel Ragon) de la réception aux Etats-Unis des nouvelles tendances de l’art français après la Seconde Guerre mondiale, autour de la question : Paris ou New York ? Cette remarquable exposition constitue un incontestable événement. Il est indispensable de la visiter en famille, avec vos enfants, ou vos amis. Alain Vollerin. Catalogue Editions Hazan. Contient un index général. 120 illustrations. Broché, couverture à larges rabats. 208 p. Format : 30 x 24 cm. 39€. Musée de l’Orangerie, à Paris, jusqu’au 30 janvier 2016.