La République française triomphe à la mairie de Vourles, par le talent de Patrick Marquès...
Saluons l'opération culturelle et politique menée par Serge Fages, maire très républicain de Vourles, et son adjoint à la Culture, Michel Régnier qui partage son admiration pour les idées républicaines. Christophe Guilloteau de plus en plus passionné par la création artistique, était venu témoigner de son incontestable solidarité. Cet événement est une sorte de prolongement à la rétrospective de l'œuvre de Patrick Marquès présentée à la Maison Forte, au début de l'année 2016. Il fallait donner une résonance à l'esprit de solidarité qui se développa en France, après la série d'attentats subis par notre nation. L'idée du thème vint immédiatement. Comment, dire mieux l'âme française qu'en rendant hommage aux trois valeurs, à l'origine de la pensée républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité ? Désigner Patrick Marquès, comme réalisateur de ce projet paraissait naturel. Sa ferveur picturale jaillissant en éclat de peinture sur la toile, pour servir la puissance de son dessin, le mettait dans une situation privilégiée, pour exprimer les espoirs portés par notre République qui naquit vraiment le 4 septembre 1870, après le départ des Tuileries de l'impératrice Eugénie, suite à la défaire de Sedan, et l'emprisonnement de l'empereur Napoléon III. Il fallait un modèle, pour représenter les trois présences féminines emblématiques de l'esprit républicain.Qui, mieux qu'une danseuse, inscrite dans les recherches contemporaines, pouvait servirces évocations fondamentales ? A l'unanimité, Gabrielle Weisbuch, nièce du célèbre peintre, fut désignée. Patrick Marquès obtient toujours de ses « complices » le meilleur d'eux-mêmes. Convaincus par son honnêteté, par sa passion, ils se livrent sans retenue à ses multiples exigences pour enrichir son propos. Seul, l'objectif final engage l'artiste, et le miroir de ses recherches. Les traits de Gabrielle subliment le visage de Marianne. Le poing est ferme. Les voiles se déploient dans nos couleurs : bleu, blanc rouge. Les coulures, les éclaboussures jouaient un rôle un peu mièvre, dans la peinture abstraite. Patrick Marquès leur redonne leur vocation première, celle d'ajouter du sens, de la profondeur aux compositions. Conscient de la haute qualité de l'engagement de plasticien de Patrick Marquès, Christophe Guilloteau, président du Département du Rhône, commanda une version, un peu plus modeste de l'œuvre qui figure dans son bureau, depuis quelques semaines. Toute chose a un prix. Heureusement, la peinture dispose d'une cote. Celle de Patrick Marquès est encore modérée par rapport à celle de Jacques Truphémus qui vient de nous quitter. Ses œuvres atteignaient le prix de 30 à 40 000€ l'une, pendant l'exposition présentée, jusqu'à la fin janvier, à Paris, à la galerie Claude Bernard. L'œuvre d'un artiste n'est jamais trop chère, à condition qu'elle ne fasse pas l'objet de malsaines spéculations. Patrick Marquès a offert à la municipalité de Vourles, un monumental dessin représentant une Marianne le bras levé, pour apaiser certains esprits trop enclins à vitupérer les règles conciliantes, et respectueuses de l'altérité de notre démocratie. Cet ensemble sera désormais visible dans le hall d'accueil rénové de la mairie de Vourles. Dans la foule, il y avait une dame qui m'a appris la démission de Michel Rivoire, vice-président de la Fondation Renaud, et responsable de la lamentable vente aux enchères d'une partie des œuvres données par la regrettée, Thérèse Contestin. Un départ salutaire pour l'honneur de cette remarquable institution. L'atelier de Patrick Marquès sera ouvert les 23 et 24 septembre, dans le cadre de l'opération « Secrets d'ateliers » à Brignais, 53, rue général de Gaulle de 10h à 12h et de 14 h à 18h. N'oubliez pas de vous rendre à l'église voisine, pour prier, bien entendu, mais aussi, pour emprunter l'envoûtant Chemin de Croix d'une ferveur parfaite, réalisé par Patrick Marquès. Alain Vollerin