La Société lyonnaise des beaux-arts fête son cent trentième anniversaire...
La lyonnaise des beaux-arts est une réunion d'artistes fondée sur des valeurs locales. Beaucoup de ses membres étaient d'ex-élèves de l'école des beaux-arts de Lyon. Les présidents successifs occupèrent une place enviée dans la vie artistique lyonnaise : André Perrachon, Pierre Miciol, Eugène Tallon, Jean-Baptiste Poncet, Francisque Favre, Nicolas Sicard, Félix Bauer, Charles Jung, Tony Tollet, Joseph Perrachon, neveu du précédent, etc. En concevant cette structure, ils reproduisirent ce qu'ils avaient appris de leurs professeurs, et du fonctionnement de l'institution qui les avait formés. Ils reproduisirent le système des prix et des médailles dont ils avaient bénéficié, pendant leur passage à l'école. Ceci ne faisait pas d'eux des artistes, car, ce concept, alors, n'existait pas encore. Rares, étaient ceux qui vivaient de leur art. Beaucoup devinrent professeurs de dessin et de peinture, comme Tony Tollet, Pierre Bonnaud, ou, Alexandre Bonnardel. Il est amusant de regarder attentivement les photos d'atelier, pour comprendre comment, ils étaient préparés pour l'accueil, et le confort du collectionneur. La Société lyonnaise des beaux-arts était une « très grande affaire », formule que j'emprunte à mon ami, le peintre, Jean Couty dont le nom est désormais attribué à un musée, en charge de défendre l'art moderne, et l'art contemporain, à Lyon, à deux pas de la demeure familiale, à l'île Barbe, où, il avait son atelier. Le fonctionnement de la Société lyonnaise des beaux-arts était admirable, naturellement, il fut copié. Elle disposait de locaux qui faisait salle de lecture, et de réunion. Une sorte de club situé près de l'actuelle rue Pr. Paufique. La Société lyonnaise des beaux-arts incarnait une certaine rigueur dans l'emploi du dessin et de la peinture. Elle fut contestée. D'abord, par les exportateurs du Salon d'Automne de Paris à Lyon, puis, par les créateurs du Salon du Sud-Est, le 7 juin 1925. Elle ne fut pas épargnée par les guerres, et, selon la volonté du président Edouard Herriot, elle participa, sous l'Occupation allemande, au système du Salon unique. Dans mon ouvrage « le Salon de Lyon », fruit d'un long travail de recherches, j'ai démontré comment la Société lyonnaise des beaux-arts fut tout au long de la seconde moitié du XXe siècle le miroir de l'évolution de l'histoire des arts plastiques, sous l'impulsion de Louis Prost, de Jean Dulac, de Louis Charrat, de Pierre Laroche, et surtout de Jean Augis, mais aussi de Charles Guaita et d'Yves Malfroy-Camine, toujours président d'honneur, avec Suzette Mézie. Je veux, ici, émettre une pensée pour Sylvie Marion qui exerça la fonction de coprésidente, car, elle vient de vivre une douloureuse épreuve avec la mort de son père. Cent trente années plus tard, le contexte a beaucoup changé. Les règles ne sont plus les mêmes. La révolution de soixante-huit a laissé des plaies béantes. L'Art contemporain règne encore sans partage. Il est toujours hégémonique. Les salons demeurent comme les derniers espaces de liberté. On peut parfois le regretter. Oserais-je dire que toutes les libertés ne sont pas bonnes à dire, et encore moins à peindre ? La Société a fait l'effort de publier un catalogue, où, vous trouverez les noms d'Etienne Cail, un des artistes présents parmi les plus intéressants, et, Goyon dont j'ai beaucoup apprécié l'oeuvre intitulée « Chambre d'hôtel ». Salon de printemps. Artistes en liberté jusqu'au 28 mai 2017. Palais de Bondy, 18-20 quai de Bondy, Lyon 5e.