La Vie Moderne à la 13e Biennale de Lyon, l'année porte bonheur...
Le Sucre, et son détestable escalier métallique, prolongé par un ascenseur en forme de monte-charge pour bestiaux, accueillait la conférence de presse de la prochaine Biennale d'Art contemporain de Lyon qui révèle, une fois encore, l'inépuisable talent de son directeur Thierry Raspail, pour mettre au point des concepts d'expositions. Cette année, à ses côtés, il invite Ralph Rugoff dont il apprécia la lucidité, à la direction de la Hayward Gallery, à Londres. Thierry Raspail fut aussi convaincu par ces paroles de Ralph Rugoff : « Un Group show, ou une Biennale n'est pas réussie parce que nous y voyons de bonnes œuvres, car, alors, vous n'avez rien à faire. C'est comme écouter le top 50. Vous restez là debout et vous admirez. Une exposition réussie c'est avant tout la possibilité offerte au public de créer de nouvelles connexions, de découvrir des territoires qui excèdent ce que contiennent nos têtes à tout moment. » Thierry Raspail, habitué à nous faire accéder à d'autres horizons, complète ce propos : « Ainsi la marque d'une grande exposition, c'est sa capacité à inclure aussi « des contributions problématiques ». Thierry Raspail est persuadé que pendant cette 13e Biennale, Ralph Rugoff parviendra à concilier l'universalisme critique et le relativisme intégral, tout cela sur le terrain de l'activité massive, sur le marché de l'imaginaire, des « modernités vernaculaires » venues de loin pour contester notre « entre soi ». Thierry Raspail conclut : « C'est tout simplement l'art d'aujourd'hui à l'âge des flux, des réseaux et des icônes « post-numériques ». Mais, revenons aux propos de Ralph Rugoff : « Alors même que la mort du modernisme (un peu comme celle de la peinture) a été claironnée à maintes reprises ces cinquante dernières années, ces annonces prématurées reflètent ce désir très moderniste de rompre franchement avec le passé ou de réagir à celui-ci-une position qui nous empêche de voir et d'appréhender la situation actuelle et ses liens continus avec l'Histoire. En se démarquant de cette approche, les artistes de la 13e Biennale de Lyon se saisissent d'un modernisme hétérogène, transitoire, bricolé et transpercé par l'Histoire. » Cette 13e Biennale de Lyon, à laquelle, participent 28 pays, ne faillira donc pas, à son projet initial : ouvrir nos cœurs et nos esprits, à ce qui se fait de plus innovant dans le monde. Parmi les artistes sélectionnés : Michaël Armitage, Michel Blazy, George Condo, Cyprien Gaillard, He Xiangyu, Camille Henrot, George Osodi, Liu Wei, Tony Oursler, Julien Prévieux, Ed Ruscha, Thomas Eggerer, Tatiana Trouvé, Alex Da Corte, Miguel Angel Rios, Emmanuelle Lainé, Laura Lamiel, Haegue Yang, etc. Signalons que 63% des œuvres présentées sont inédites, et produites sur commande, par les responsables de la Biennale de Lyon. Sur le Plateau, dans l'enceinte du siège du Conseil régional, Thierry Raspail, pour soutenir la thématique de cette 13e Biennale, a choisi des artistes dont les œuvres figurent dans la fabuleuse collection du musée d'Art contemporain : Abramovic et Ulay, Terry Allen, Laurie Anderson, Lucia Koch, Roberto Jacoby, Daniel Firman, Mathieu Briand, Jean-François Gavoty, William Kentridge, Nam June Paik, Thomas Ruff, Daniel Spoerri, etc. Elle accueillera aussi Rendez-Vous, un événement international géré en partenariat avec l'Institut d'Art contemporain, l'école nationale des beaux-arts de Lyon, et le Musée. Au programme : les Biennales de Dakar, Fukuoka, Istambul, La Havane, Los Angelès, Thessalonique, etc. Veduta symbolise toujours l'implication des quartiers et des communes environnantes dans une relation particulière aux collections du Mac de Lyon. Par ailleurs, Résonance inscrit les problématiques de la Biennale de Lyon, dans toute la région Rhône-Alpes, sous la responsabilité de Nicolas Garait. Aucun doute n'est possible, la Biennale de Lyon demeure la plus intense manifestation culturelle, organisée à Lyon qui figure également en troisième position, au palmarès de la ville la plus passionnée par la lecture. Du 8 septembre 2015 au 3 janvier 2016. Pour tous renseignements : biennaledelyon.com