Le Groupe des Douze à l’espace Berthelot

Samedi, 22 Mars, 2025 - 08:03

Le Groupe des Douze, où tous sont unis en une connivence amicale et artistique, affiche une réconfortante pérennité

L’exposition inaugurée vendredi 21 mars mérite une visite. De belles découvertes artistiques en perspective. La présidente Chantal Hayette n’a pas manqué d’évoquer dans son intervention le critique d’art Alain Vollerin, fidèle observateur des évolutions de chaque artiste. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.

Dès l’entrée, le salon dégage une belle énergie. On remarque rapidement que chacun des douze exposants possède son identité.

Jean-Louis Conti n’est pas prisonnier de sa découverte graphique. La couleur accompagne de plus en plus son fin travail de mondes rêvés en suspension, jouant d'un processus de superpositions. Sa dernière réalisation d’un plus grand format en est la preuve, prémisse d’une nouvelle direction à suivre.

Evelyne Bouhey évolue dans le sillage d’une technique qui lui est propre avec une palette où dominent les bleus. Ses compositions tourbillonnantes réalisées dans “le frais” avec l'usage de couteaux de différentes tailles s’articulent dans de nouvelles "mises en scène".

Geneviève Cornu livre ici une histoire en cinq actes. Avec cinq toiles de format identique, l’artiste raconte. Ses formes floutées dans une palette subtile, que j’avais qualifiées d’archéologie mystique servent de base à une narration plastique d’un grand intérêt. Une tranche de vie, une histoire d’amour, un drame…?

La transformation s’opère aussi sur la peinture de Gilbert Duchesne. Avec une imagination toujours aussi débordante et touchante il affiche ses fantaisies dans une manière où la peinture affirme sa présence. Des scènes débordantes de personnages gracieusement surlignés nous ravissent.

Claire Durieux poursuit son travail de cyanotypes, celle de végétaux, monochromes bleus "irradiés". Usant habilement de ce procédé très ancien elle avance dans sa quête artistique. Les bleus plus ou moins intenses sont magnifiés par la présence de touches d’or.

Jean-Claude Dutouya, seul sculpteur parmi les onze peintres poursuit ses recherches avec des sculptures animalières. Certaines sous forme de pliages en bronze. Eléphant, rhinocéros, dinosaure, prennent des allures inédites. Une scène d’hominidés attaquant un mammouth ne manquera pas d’attirer votre attention.

Des grands formats éblouissants de Chantal Hayette émane la présence d’une force intérieure. Sa gestuelle accomplie dans une peinture abstraite aux contrastes appuyés soutenus par une gamme de couleurs chaudes affirme son identité. Nul doute que sa peinture trouvera une résonance en chacun et chacune.

J’avais déjà précisé qu’Annie Lancement était autodidacte. Influencée par ses racines andalouses qui lui rappellent la multiplicité du monde, sensible aux injustices et aux souffrances humaines que ce soient celle des Indiens ou des migrants. Elle aussi avance. Son art se transforme sans perdre son identité avec de superbes portraits dont les regards profonds nous émeuvent.

Maryvonne Marguerin persévère dans son monde bleu. Celui des glaciers, des icebergs. Masses blanches flottant sous une lumière presque aveuglante. Cette palette réduite, binaire, est une occasion à dire beaucoup avec peu. C’est un exercice qui demande des choix et de la concentration, et le résultat en vaut la peine.

Janie Petit toujours dans la tendresse et la délicatesse de ses coloris dans les tons qui la distinguent, demi-teintes de gris et de bleus. Elle aussi se renouvelle sans cesse. Elle poursuit avec ses choix de prédilection, vues de Lyon et paysages, du moins dans cet accrochage. Une artiste que nombreux suivent avec intérêt.

Jean-Michel Reviran a trouvé son souffle propre comme nous avions commencé à le relever l’année dernière. Dans ses dernières compositions sensuelles aux couleurs éclatantes, il révèle une intense vitalité dans une forme jubilatoire et un romantisme fougueux.

Jean-Paul Schmitt toujours séduit par la beauté de la nature, en particulier celle qui l’entoure à Saint-Martin-Haut, traduit sous la dextérité de son couteau les variations de la lumière. Elles explosent dans leur plénitude. Ses peintures en majorité rassemblées sur un mur jouent de leurs contrastes en un chant poétique de la nature.

Programmez sans attendre une visite de cette exposition. Des prix très accessibles. Le Groupe des Douze. Jusqu’au 30 mars 2025 Espace Berthelot. 14 av. Berthelot. Lyon 7e. Entrée libre. Tous les jours de 14h à 18h.

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com