Le groupe des Douze, une histoire d'art, et d'amitié...
Myriam Picot, le maire socialiste du 7e arrondissement avait délaissé l'invitation au vernissage. Je n'ai lu aucun regret sur les visages des nombreux présents. Chantal Hayette avec beaucoup de naïveté s'interrogea, dans un bref discours, sur l'état de la peinture. Peindre, est-il un gros mot, questionna t'elle ? Il y a bien longtemps que le monde de l'art français se pose la question de la persistance de la peinture. Je me souviens de Marie-Claude Jeune s'exprimant au nom de la Direction des arts plastiques en Rhône-Alpes, et déclarant : que la peinture était morte, et que la vidéo avait pris sa place. Heureusement, il n'en fut rien. Jamais, on n'a plus peint et sculpté. Il n'y a qu'à voir la place, de plus en plus importante, de la peinture dans la Biennale d'art contemporain de Lyon qui fut, cette année encore, un immense succès. Pourtant, la peinture n'échappe pas à la Crise, et aux impôts délirants infligés aux collectionneurs éventuels, par le pingouin ogresque. La solution réside dans les petits prix. Chantal Hayette qui décidément pense à tout, avait prévu des petits formats, forts séduisants, qu'elle vendait à un petit tarif, moins de 100€. Charmants et capables de décorer sensiblement un coin de votre salon, ou, de votre lieu de travail. Svetlana Arefiev entame une carrière de portraitiste désespéré. L'âme slave, sans doute. Pourquoi pas ? Jean Imhoff, un des meilleurs artistes présents, apprécie l'art abstrait. Nous aussi. Oserons-nous, comme Michel Ragon le disait, dans les années cinquante, à propos de Picasso : L'art abstrait, je le préférais quand, il était frais. Catherine Lesaffre ne peint plus assez. Quel dommage !... Jean Métral est nouveau dans le groupe. Outing réussi pour Jean Meunier-Curtinet, toujours plus à son aise, dans ce style qui n'appartient qu'à lui, où résonnent les couleurs franches. Alain Nageotte est un dessinateur qui mérite que nous regardions son œuvre, attentivement. Serge Patuano traduit le mouvement dans la fusion. Janie Petit prend de l'assurance, à chaque nouvelle apparition. Plus d'erreurs de perspective, le trait est sûr, et, ses thèmes passionnants, comme le fut la série des cafés lyonnais de Jacques Truphémus. Lara Rolland fut empêchée de nous délivrer ses compositions admirables, sa sélection démontre sa fidélité à sa manière. Renata Tavernari-Cornu est en pleine forme. L'an dernier, elle nous avait inquiété. Elle déborde d'énergie, et donne naissance à de nombreux sujets féminins, aux couleurs dignes de Niki de Saint-Phalle. Agnès Tiollier a le sens du graphisme, me disait un visiteur inspiré. Le contexte est très difficile. Souhaitons bonne chance à ce groupe de compagnons chaleureux et déterminés, et saluons le dévouement de Daniel Petit, également secrétaire de L'Hivernal de Lyon. Exposition de 14h à 18h, jusqu'au 14 février 2016-14 avenue Berthelot-Lyon 7e.