Le peintre, Jean-Albert Carlotti, célébré à l'occasion du dixième anniversaire de sa mort...
Un événement très bien organisé, par ses neveux et ses nièces, définitivement dévoués à la reconnaissance de son parcours. Citons particulièrement, Rosine d'Aubarède, ainsi que Marie-Jeanne et Anne Flacher. Lorsque, nous avons publié le livre que lui consacrèrent les Editions Mémoire des Arts, j'avais trouvé ce titre « épatant », comme aurait dit Carlo, lui-même, puisque c'est ainsi que nous le nommions familièrement et affectueusement. Son filleul, Jean-Albert Deroudille, architecte et fils du regretté critique d'art René Deroudille, avait fait le voyage depuis Paris. Quelle fidélité en amitié ! A une époque, où toutes les véritables valeurs s'estompent, cédant la place à un copinage de bas étage, la présence bienveillante de Jean-Albert Deroudille réchauffait nos cœurs. Les nombreuses toiles étaient accrochées avec beaucoup de soin, c'est-à-dire légèrement en hauteur, pour que nos regards s'élèvent, et communient dans une incontournable ferveur. Toutes les superbes peintures présentées correspondent aux dix dernières années de la production de Jean-Albert Carlotti. Nous les avons toutes commentées ensemble. Aucune ne trahit la moindre faiblesse. Nos félicitations aux héritiers qui n'ont pas succombé aux charmes du « fonds d'atelier ». Encore un symbole d'amitié, dans la salle nous avons reconnu, l'une des coiffeuses de Carlo. Aller chez le coiffeur représentait un agréable instant pour notre ami qui était alors entre de « bonnes mains ». Je crois me souvenir qu'on le manucurait parfois. Que de plaisirs ! Petits, mais tout de même inoubliables. Le bonheur de la vie ne réside-t-il pas dans le modeste, l'humble, oui, le petit ? Oui, quel bonheur de retrouver ces rues de Lyon, et leurs industrieuses architectures qui finirent par céder la place, devant la puissance des impitoyables pelleteuses rénovatrices de nos quartiers, autour du 30, rue Danton, où vécut et peignit notre ami Jean-Albert Carlotti, pendant plus de trente ans. Jean-Albert Carlotti faisait, avant de produire une œuvre, un rapide croquis au fusain, pour architecturer et donner les volumes de ses masses. Ensuite, venait la peinture à petites touches. La couleur apparaissait alors, jamais unie. Des couches superposées, relevées d'un signe, quelquefois puissant, donnant sa présence à l'émotion contenue qu'il s'agisse d'un paysage ou d'un portrait. Les bouquets de fleurs sont très rares. Ici, il y en avait un admirable d'ailleurs. Quant aux personnages, il n'y en a jamais dans les rues. Un choix indiscutable, peut-être pour s'éloigner des lointains rapprochements de certains, entre Louis Chapuy (1882-1967) et Carlotti. Que d'enthousiasme aussi, dans la série de portraits féminins, qui traduisent bien l'immense respect que Jean-Albert Carlotti portait au sexe dit « faible ». Nous fûmes accueillis par l'adjoint à la Culture de l'arrondissement, le courtois et cultivé, Jérôme Maleski, dans une salle parfaitement restaurée, et très bien éclairée qui permet un accrochage professionnel. Bravo ! Je proteste souvent, contre les dépenses démesurées de Jean-Jacques Queyranne, président du Conseil Régional, dont Jérôme Maleski est le chef de cabinet. Mais cette fois, je félicite le camp socialiste de cette réalisation, engageant des frais efficaces et mesurés. Jérôme Maleski annonça qu'il proposerait la pose d'une plaque devant l'entrée de l'immeuble, où résidait notre cher Carlo. Très heureuse initiative. Nous verrons, si le résultat des prochaines élections municipales, permettra à Jérôme Maleski de réaliser ce projet. Sinon, il devra être repris par son successeur. Dans le public, nous avons reconnu : Laurent Banbanaste, Roland Ehret, Sylvie Molière, Patrice Rouget, Mme Michel Rodde, Paul Ducret (qui partagea le dernier repas de Carlotti) et son épouse, Mr et Mme Jean Charvériat, etc. Cette petite salle est un outil précieux qui ne devrait pas être réservé, dans un avenir proche, au clientélisme politicien, mais à une action pédagogique étudiée, comme dans le cas présent. Mairie du 3e arrondissement jusqu'au 26 octobre 2013.