Les Aquarellistes fêtaient leur 80e anniversaire...
Dure époque pour les Salons lyonnais, le Salon de Printemps, ou, Société Lyonnaise des beaux-arts n'est plus que l'ombre de lui-même. Le Salon du Sud-Est est pris en otage. Il n'en reste presque plus rien. Dommage ! Il fut si novateur... Le Salon Regain subsiste dans la douleur, malgré les efforts de son nouveau président, Gérard Elefteriou. L'Hivernal de Lara Rolland, Maxime Signaire et Daniel Petit, avec beaucoup de courage, a survécu à l'épreuve des travaux du Palais du quai de Bondy qui étaient destinés à décourager les organisateurs de nos Salons traditionnels. Chez les Aquarellistes, dont la société fut fondée, en 1934, par Eugène Villon, Antoine Barbier et Claudius Villeton, l'aventure se poursuit sans heurts. Si, Eugène Villon et Antoine Barbier furent des valeurs incontestables de notre Histoire des arts plastiques, Claudius Villeton est encore à découvrir. Gilbert Abric, succède cette année, à Renée Fra's-Perret qui fut, trop brièvement, en charge de l'administration de cette historique institution, à la demande de Jeannine Gay. Marius Cousin, peintre qui maintient admirablement, l'usage de la peinture de fleurs, fit un discours remarquable, dans lequel, il rappela les motivations, et l'action de ses fondateurs, et animateurs. Quelle énergie ? Quelle volonté, à pousser nos vaillants aquarellistes, vers la lumière ? Toutes les palettes sont plus claires. Leur joie, leur plaisir de peindre triomphent. Gilbert Abric affiche une complète liberté. Son geste est plus lyrique, ses sujets encore plus libres : la Côte sauvage à l'Ile de Ré (où, il séjourne régulièrement), Silhouettes sur la plage de Couarde, et toujours, les pavés du Vieux Lyon. Parmi les autres sociétaires, on trouve : Gilles Durand, dont j'ai particulièrement apprécié la « Lumière du matin en Chartreuse ». Devant cette petite merveille, je pensais à la maison de mon ami, Daniel Petit, à Dullin, près de la patrie du célèbre comédien, Charles Dullin. Claudius Pralus, dont l'absence fut largement regrettée par ses amis. A quatre-vingt quinze ans, Claudius Pralus conserve une sûreté de main, et, une inspiration de jeune homme au service de sa ville, comme le démontrent : la Neige à Saint-Jean, la Saône en Hiver, ou, le Quai des artistes le dimanche. Thierry Grosfilley est un inaltérable optimiste dont la vitalité fait naître des merveilles, et même des jalousies. La Nature a choisi de s'exprimer dans ce caractère, hors du commun, qui traduit le Retour du Pré, une Rencontre au sommet, et déclare : « la Journée sera belle ». André Lebreux est un caractère trempé dans l'acier. Il lui donne une inégalable qualité du geste, égale à celle de son ami, Claudius Pralus, pour peindre le cœur de Lyon : la montée du Gourguillon, la pointe de l'Ile Barbe en Automne (à jamais liée à la mémoire de Jean Couty), la rue Victor Hugo à Bellecour, etc. Patrick Galante exprime, sans complexe, sa nature tumultueuse, et, ses expériences de voyageur : Ciel d'orage, les Femmes d'Atlas, Ciociaria, etc. Je reviens vers Marius Cousin qui délaisse les fleurs au profit des paysages, toujours avec la maîtrise de sa technique, sans omettre de révéler ses émotions intimes : Cadole à Juliénas (où, il vit), mais aussi le Musée des Confluences en chantier ce qui confirme les qualités de témoins, de ces artistes libérés, capables de véritables miracles avec de l'eau, de la couleur et du papier, et, en renonçant à toutes formes de « repentir ». Georges Boulé compte parmi les valeurs de ce Salon. Ces compositions de fleurs évoquent parfois le souvenir sublime de Marthe Chambard-Villon. Georges Boulé ne se limite pas aux frontières locales. Il décrit un Petit matin en Corse, un Lac en Savoie, la Chapelle Sainte-Anne dans le village d'Abondance, si bien décrit par le regretté, Jean-Albert Carlotti. La présence de Philippe Allain enrichit le Salon. Son art est constitué de poésie intense. Il voit au-delà de nos regards : les Trois roses, Lumière sur le vase, Fin de la pluie, etc. N'oublions pas Alain Fontaine, et Charlotte Le Sage. Signalons que Jeannine Gay demeure une infatigable, et incomparable présidente d'honneur en digne petite fille d'Eugène Villon, dont une œuvre figure dans l'exposition. Souhaitons, aux généreux aquarellistes, de retrouver leur public, souvent constitué de fidèles amateurs, malgré la Crise, et, la quantité d'impôts abattus sur leurs épaule, par François Hollande. Mais, ils ne manquent, ni de détermination, ni de résistance... Jusqu'au 23 novembre 2015. 14, avenue Berthelot-Lyon 7e. Tous les jours de 10h à 12h, et, de 15h à 19h. Tout le week-end et le 11 novembre. www.societe-des-aquarellistes-lyonnais.com ou contact1@societe-des-aquarellistes-lyonnais.com