Lyon, Espace Cambet, galerie Autour de l'image, Micheline Colin, peintures...
Après la mort d'un artiste, on dit que pour préserver son œuvre, il faut un veuf ou une veuve attentive. Les enfants de Micheline Colin forment une fratrie unie : Martine, Olivier, Christine, Cyrille, fédérée par Laurent Colin, respectable collectionneur, notamment de l'œuvre du peintre anglais, Jim Léon, dont les deux enfants, Meg et Renaud étaient présents. Je félicite Christine Colin pour deux raisons essentielles : l'écriture de son texte intitulé : « les peintures de ma mère », étude et hommage à sa génitrice inspirée, Micheline Colin, et, pour l'accrochage de cette rétrospective réussie. Micheline Colin, ne fut pas membre du groupe des Sanzistes, tout comme ses amis Hélène Mouriquand, qui vient de nous quitter, à près de 100 ans et qui produisit une œuvre respectable, et, Henriette Barbezat, disciple d'Henri Matisse, comme les autres sanzistes l'étaient de Pierre Bonnard. Elles furent victimes du machisme de leurs amis masculins. Pas très originaux, ces messieurs ! Comme Jean Fusaro, André Cottavoz, et, Jacques Truphémus, Micheline Colin fut élève de l'école des beaux-arts de Lyon. J'ai souvent écrit, pendant les expositions de Micheline Colin, à la galerie Saint-Georges, animée par Denise Mermillon, fille de Marius Mermillon, auquel, nous devons les irremplaçables pages contenues dans la revue « les Arts à Lyon ». J'étais très sensible, et, je le suis encore, à son don pour le dessin, imperméable aux modes, mais parfois inspiré par d'immenses maîtres, comme Cézanne, comme le furent ses aînés lyonnais « Ziniar » : Georges Albert Tresch, Etienne Morillon, Jacques Laplace, Adrien Bas, Antonin Ponchon, etc. La rétrospective, peintures à l'huile et fusains, débute par la période de 1943-1950, suivie par les années datées (autour de 1968), les sorties d'église, la vie domestique, l'espèce d'espace, le vert et le rose, des nuages, des nues et des statues, Lyon, et enfin, le bouquet final. Christine Colin, qui fit une notable carrière dans l'institution culturelle parisienne, écrit à propos de la peinture de sa mère : « S'il fallait inscrire cette peinture dans une histoire de l'art, il faudrait tenter une exploration en profondeur des cartons à chaussures où elle a stocké plusieurs centaines de cartes postales d'art collectionnées par elle au fil de ses visites ou de ses voyages ou envoyées par ses amis. Elles constituent en quelque sorte, son musée imaginaire. » Les prix de vente sont très raisonnables, n'attendez pas pour vous faire plaisir. Il y a d'incontestables réussites. Je tiens à féliciter encore Laurent Colin, car, de tels événements sont indispensables, pour démontrer à ses détracteurs, souvent des priseurs avides d'argent, que l'école lyonnaise fait plus qu'exister dans les scintillements de sa diversité. Micheline Colin, peintures. Espace Cambet. 44, rue Sala-Lyon 2e. Jusqu'au 28 juillet 2018.10h à 19h et, samedi 13h à 19h. Alain Vollerin