Ma fragilité est ma force
Cette exposition réunit trois regards d’artistes dont nous suivons le travail avec attention : Geneviève Cornu, Pauline Girod et Danielle Perge-Requien. C’est le deuxième volet de l’ensemble "Peindre face à l’éternité". Elle porte le titre "Ma fragilité est ma force", s’inscrivant dans le programme Résonance de la 16e Biennale d’Art contemporain de Lyon "Manifesto of fragility". Il y avait du monde, ne nous plaignons pas, pour le vernissage à la galerie Mémoire des Arts, jeudi 17 novembre, en dépit de la pluie et de la célébration du beaujolais nouveau, lequel ne s’avérait pas plus acide que celui des années précédentes, ce qui constitue déjà un miracle. Nous vîmes avec plaisir les visages de quelques fidèles, parmi lesquels : Christian Morel du restaurant la Voûte chez Léa, Richard Rissoan l’assureur rassurant, des collectionneurs déterminés Paul et Annie Pacaud,,leur fils Pierre-Henri, et Dominique Lacarelle venue en voisine, la photographe Josette Vial… La délicate Pauline Girod a la chance de vivre à Sathonay-Camp, lieu natal de Jean Degottex, disciple de l’art abstrait révélé par le critique d’art René Deroudille comme l’un des leaders de l’art non figuré français qui disait : "rien avant, rien après, tout en faisant". C’est aussi le sens de la démarche de Pauline Girod qui s’inscrit dans la pensée taoïste révélée par François Cheng. Avec "les signes de Pretin", elle exprime son attachement au lieu jurassien aimé de son enfance. Dans un geste spontané mais étudié, elle traduit la singularité de la topologie de l’endroit et la densité de son histoire, exprimant beaucoup avec presque rien dans des toiles lumineuses. Geneviève Cornu est née en terre quercynoise. Ses poèmes et ses peintures s’en nourrissent, sites rupestres, eaux profondes, bêtes et gens. Les découvertes à travers les musées, furent l’initiation qui lui tint lieu d’Ecole des Beaux-Arts. Les voyages eux, ont ouvert en elle des sensations et des émotions inattendues. Geneviève Cornu offre une discrète présence à des êtres venus du silence, au-delà du paraître. Elle traduit dans cet accrochage un monde qui s’efface, les traces des civilisations anciennes. Son univers sensible, flouté, nous rappelle la fragilité des choses mais aussi la valeur de l’espérance avec un choix adroit et inspiré des couleurs et l’évocation de la nature toujours présente. Danielle Perge-Requien est une amoureuse de sa ville, Lyon, où, elle vit en presqu’île. Elève diplômée de l’école des beaux-arts de Lyon, elle compose librement, conformément à une aspiration qui ne doit rien aux influences. Ses couleurs, ses formes souvent en arabesques naissent de ses moindres émotions. La peinture de Danielle Perge est à son image tendre et subtile, ouverte et généreuse. Cette exposition révèle sa poésie et sa sensibilité. Dans certaines peintures on voit des personnages dans un sensuel abandon se fondre dans une nature luxuriante. Dans la toile "Les mariés" étrange, voir troublante dans le choix de tonalités de gris et de noirs, émerge une mariée au sourire rouge vif dans un état de totale béatitude. "Ma fragilité est ma force". Galerie Mémoire des Arts. Jusqu’au 23 décembre 2022. Du mardi au vendredi de 15h-19h et sur RV. 06 32 62 93 21. 124 rue de Sèze. Lyon 6e . Alain Vollerin