Mac de Lyon, Imagine Brazil...
Dans un esprit d'ouverture, sur la création contemporaine dans les scènes artistiques mondiales, et comme, il l'avait fait pendant deux fabuleuses expositions, en 2004, avec Le Moine et le Démon (où, il était question de la Chine), puis, en 2011, avec Indian Highway (qui faisait le point sur l'art de l'Inde), Thierry Raspail, directeur du Mac de Lyon poursuit ses investigations planétaires avec les artistes brésiliens, dans le prolongement d'une part de la dernière Biennale d'art contemporain. Le problème de l'Art contemporain est proche des obligations du Capitalisme, qui révoltaient Paul Lafargue, mari de Laura Marx, et fille de Karl Marx. Que se passe-t-il ? L’Art contemporain traverse une longue période de doutes. Comment peut-il se régénérer ? Il faut pour survivre, trouver de nouveaux territoires à exploiter, à envahir, à « exploiter ». Comment, l’histoire, la tradition artistique peuvent-elles survivrent à cette irruption ? En nourrissant, l’inspiration des jeunes acteurs de l’Art contemporain. La Chine et l'Inde furent dans ce contexte de magnifiques territoires d'expérimentations qui révélèrent des artistes passionnants, comme : Sakshi Gupta, Jitish Kallat, Amar Kanwar, Subodh Gupta, Studio Mumbai Architectes, etc. Les deux commissaires de l'exposition Imagine Brazil, sont Gunnar Kvaran, responsable de la dernière Biennale d'Art Contemporain de Lyon, et Hans Ulrich Obrist, critique et historien d'art, célèbre pour son sens de l'investigation. Tous deux étaient déjà dans l'équipe d'Indian Highway. Notons au passage que la Biennale de Sao Paulo, dont Michel Ragon fut commissaire, et qui joua un rôle déterminant dans les années soixante, avec la Biennale de Venise, demeure un point central de la jeune création brésilienne. Le concept de ce projet était simple. Quatorze artistes invités, parce qu'ils sont considérés par les organisateurs, comme les plus innovants de la scène brésilienne. L'originalité de cet événement réside dans la proposition qui leur fut faite de montrer les œuvres d'un artiste confirmé ou d'une personne appréciée, respectée pour le rôle qu'elle joua dans leur développement spirituel. Ainsi, Rodrigo Cass présente Rivane Neuenschwander, Adriano Costa propose Tunga, Deyson Gilbert invite Montez Magno, etc. Vous découvrirez aussi : Arrigo Barnabé, Maria Martins, Cildo Meireles, Milton Machado, etc.Venu d'Oslo, l'exposition ira au Qatar, au Brésil, au Canada et en Argentine. Elle est accompagnée de deux catalogues (reflétant la vivacité de la création contemporaine brésilienne et structurée autour de plusieurs régions Sud-Brésil, Nord, Nord-Est, Centre-Ouest,Minas Gerais, Sao Paulo, et, Rio de Janeiro) présentés dans un coffret (39€). Remarquable travail d'édition, très justifié, puisqu'il est question du livre d'artiste au Brésil. Nous avons connu en France, dans l'Entre-Deux-Guerres, souvent en liaison avec le Surréalisme, puis abondamment, à partir des années cinquante, et particulièrement en région, sous l'impulsion de Robert Morel, de troublantes réalisations éditoriales. Nous sommes donc très sensibilisés aux productions de Felipe Cohen, Carlos Nunes, Marcius Galan, Chiara Banfi, et surtout, l'envoûtant Milton Marques avec la couverture de son livre illustré par des particules noires en mouvement évocatrices de fourmis ou d'insectes. Au troisième étage du musée, vous découvrirez une sculpture d'Oliver Beer. Une expérience à vivre. Il faut entrer dans une architecture close, par une ouverture restreinte. On passe de la contrainte à l'aisance, le son de votre voix change. Il résonne, comme dans une cathédrale gothique. Expérience très intéressante. Jusqu'au 17 août 2014. Du mercredi au dimanche de 11h à 18h. Mac de Lyon-Cité Internationale-81, quai Charles de Gaulle-Lyon 6e. 04 72 69 17 17 www.mac-lyon.com