Mâcon, Hippolyte Petitjean au Musée des Ursulines...
Après avoir fait l'école des beaux-arts dans sa ville natale, avec ses amis Pierre Mathieu et Ferdinand Dessalle, Hippolyte Petitjean s'installa, à Paris, où, il s'inscrit immédiatement, à l'école des beaux-arts. Il sera l'élève d'Alexandre Cabanel, mais, son admiration ira vers Camille Corot, Pierre Puvis de Chavannes, et plus tard, Georges Seurat rencontré grâce à Maximilien Luce. D'une nature timide, mais généreuse, il était normal qu'Hippolyte Petitjean se passionna pour le Symbolisme de Puvis de Chavannes, illustrateur de la vie humaine à ses origines, revue sous le prisme du communautarisme, du partage qui seul protège des miasmes de la pensée, et apporte la liberté véritable. Ces idées d'échanges collectifs, de don de soi, d'indulgence pour l'âme humaine, de communion avec la Nature, Hippolyte Petitjean les conservera tout au long de son existence. Il s'engagera dans le mouvement anarchiste, et signera une pétition pour la libération de Jean Grave avec Paul Gauguin, Octave Mirbeau, Paul Signac, et bien entendu, Maximilien Luce. Il vivra longtemps dans le dénuement, car, il vendait peu, parce que tout simplement, il produisait peu, au total : 237 peintures, pendant son long parcours, traversé par les conséquences des guerres de 1870 et de 1914. Hippolyte Petitjean n'était pas à l'aise avec le Divisionnisme. Il préférait dessiner et peindre des femmes, celles de ses amis, comme l'épouse de l'éditeur d'origine lyonnaise, Charles Albert. Il traduisait des paysages, mais surtout, des compositions allégoriques, comme : la Danse du Printemps, commencée en 1905. Hippolyte Petitjean ne se contentait pas de dessiner, ou de peindre, il pensait la peinture et son évolution. Il écrivait : « Dans la carrière d'artiste, il faut conscience, confiance en soi et persévérance. » Son paysage fauve mériterait d'être nommé Orphiste, selon la définition de Guillaume Apollinaire. Hippolyte Petitjean exposa chez Paul Durand-Ruel. Il fut proche de la revue Blanche, de son fondateur Thadée Natanson, et du caustique, Félix Fénéon. Marie Lapalus a travaillé près de trois ans à ce projet, pendant lesquels, elle a pris près de mille photos, fouillé les archives des institutions, et visité des collections particulières. Elle a élaboré une carte des excursions pédestres, ou vélocyclistes d'Hippolyte Petitjean, parfois à la recherche du motif. Dans ses nombreux dessins au crayon, on retrouve l'esprit de Georges Seurat, tel qu'il était abondamment présenté, pendant l'exposition de 1991, dans les Galeries Nationales du Grand Palais. Il avait épousé Louise Claire Chardon qui sera son modèle, et dont il aura une fille, Marcelle. Plusieurs toiles d'Hippolyte Petitjean figurent aux cimaises des musées américains. Je vous recommande l'acquisition du cahier d'inventaire. Il demeure l'immortel reflet de l'exposition, après son démontage. Heureusement, Marie Lapalus avait conçu le même document, lorsqu'elle avait rendu hommage au sculpteur, Pierre Székely (1923-2001). Soulignons que le musée de Mâcon détient le fonds d'atelier graphique de cet artiste hongrois, exposé ici, dans une salle entière. Profitez de votre visite pour le découvrir. Tous les amateurs d'art éclairés se doivent de visiter cette exposition en l'honneur du peintre, Hippolyte Petitjean. Hippolyte Petitjean-Musée des Ursulines, jusqu'au 31 janvier 2016. Renseignements : 03 85 39 90 38 / musées@ville-macon.fr