Mémoire des Arts en off à la Galerie de La Tour

Lundi, 4 Novembre, 2024 - 10:08

Ces artistes constituent un groupe soudé fait de différences, dans un état d’esprit d’ouverture. Leur nom : Divers 6+

Six artistes exposent dans un lieu historique, La galerie de la Tour dans le Vieux-Lyon. Programmez la visite de cet accrochage. Cinq peintres et un sculpteur réjouiront votre rétine et vous apporteront émotion et plaisir.

Pauline Girod a enseigné les arts plastiques aux enfants de nombreuses années

Elle swingue sur Jazz à Vienne avec ses peintures composites pleines d'énergie. En divers formats, réalisées en techniques mixtes de collage, de textes et de peinture, elles méritent une attention particulière.

La démarche de Pauline Girod s’inscrit dans la pensée taoïste révélée par François Cheng et dans celle d’un natif de Sathonay-Camp où elle vit et peint, Jean Degottex. Ce leader de l’art non figuré français disait : "rien avant, rien après, tout en faisant". Presque rien dans des toiles lumineuses. Un presque rien qui va à l’essentiel de notre émotion.

Entre poésies personnelles recouvertes de peinture et de lambeaux et la non-figuration de Venise, dans des couleurs tendres et vitales sur des vers de Musset et de Rimbaud. Vous apprécierez deux tableaux d’une grande charge émotionnelle.

Alain Pagliano a suivi les cours de l’École des Beaux-Arts de Lyon. Depuis plus de quarante ans, la quête du bonheur et de l’harmonie se traduisent dans sa palette et son œuvre. Soucieux de chercher à traduire l'émotion en passant par l'univers de la composition de sujets variés et la liberté avec la couleur juste, Alain Pagliano participe à l’aventure artistique où tout est relation à la toile et baigne dans une atmosphère savoureuse ! Sa nature pétillante irradie sa peinture qui, quel que soit le sujet se concrétise en un jaillissement de couleurs. Alain Pagliano se situe dans l’héritage des Fauves qui recherchaient la lumière, l’équilibre des couleurs dans leurs plus puissantes tonalités. Ses peintures s’attachent à la ville de Lyon, aux berges, aux perspectives de la cité, avec une attention aux axes révélateurs. Il peint aussi le sud de la France, la Provence, Sanary, Bandol, les plages, les ports, et Venise. Le soleil luit en permanence avec Alain Pagliano, même lorsqu’il est caché, la lumière reste au sommet de son intensité.

 

Gilles Pascal Roux voit le monde d'une façon unique. Sa peinture est largement dédiée à Lyon. Gilles Pascal Roux peint son Lyon. Réel et enchanté, celui du cœur. Il peint son monde, attentif à l'équilibre des compositions, à la plénitude de la lumière, à la vibration des couleurs et à l'expressivité de ses sensations. La vivacité de ses tons et la fraîcheur de son regard sont réjouissants.

Gilles Pascal-Roux vit à Lyon. Il fut l’élève de Jean-Baptiste Fusaro, dont il conserve les préceptes d'aisance et de simplicité, dans l'admiration des œuvres de son père, Jean Fusaro. Gilles Pascal Roux décrit le quotidien dans sa réalité et sa multiplicité. Il saisit les expressions spontanément, attentif à la grâce féminine. Il sait composer des axes intéressants. Des contre-plongées du haut de la Croix-Rousse, Fourvière la blanche suggérée au bout de la rue Tupin, le quai Saint Antoine fourmillant de vie avec ses bouquinistes, Le coup de pinceau est vif. Il saisit l'instant, héritier du précepte de Manet : "peindre ce que l'on voit en une seule fois."

 

Danielle Perge Requien a suivi ses études artistiques aux Beaux-Arts de Lyon. Elle a ensuite travaillé en tant que dessinatrice pour la soierie. Sa peinture onirique est portée par l’expression de la féminité.

L’artiste associe à merveille les compositions, les formes et les couleurs selon sa fantaisie d’une tendresse toute féminine. La peinture de Danielle Perge est à son image tendre et subtile, ouverte et généreuse.

Au sujet de sa dernière exposition personnelle, j’avais écrit : "Les paysages ondulent, les décors fusionnent, les objets sont des portraits, les oiseaux ont sa grâce, les végétaux bruissent, murmurent et s'enlacent avec volupté dans une touche bonnardisante. Tout chez Danielle respire la féminité". Vous pourrez vérifier par vous-même, car dans cet accrochage de groupe, figurent entre autres des intérieurs de cafés intimistes, des compositions rêvées, des femmes d’une grande douceur et une somptueuse Venise avec un point de vue inusité.

 

Jean-Paul Schmitt

Ingénieur de formation, il a mené durant près de 15 ans une activité de comédien. Il peint depuis près de 30 ans dans son atelier des Monts du Lyonnais.

Il écrit : "Je suis convaincu que la peinture peut affronter le mystère à travers le figuratif contemporain et sa lumière tout en incluant une part d'abstraction dans la touche et le graphisme. Je conjugue souvent dans une même œuvre des caractéristiques impressionnistes, expressionnistes et fauves".
Sa peinture haute en couleur, est traitée en majorité au couteau, ce qui lui donne épaisseur et brillance. Il a titré l’une de ses monographies La Couleur des mots. En effet, Jean-Paul Schmitt dit beaucoup avec la couleur, ses nuances et ses oppositions, pour exprimer la vie même, celles de rencontres dans les cafés, ou la nature dans son incandescence, c’est-à dire dans la puissance de sa luminosité. Il sait magnifiquement jouer des clairs-obscurs qui réjouissent notre rétine

 

Bachir Hadji

Né à Constantine en Algérie. Il a étudié et enseigné à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon. Sculpteur depuis plus de 40 ans, il pratique aussi le dessin et la peinture. Ses œuvres sont présentes dans des collections privées et publiques dans plusieurs pays. Bachir a signé des commandes publiques à Vénissieux, à la Croix-Rousse, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Décines, Saint-Fons, Bourg-lès-Valence, etc.

L’âne figure récurrente dans son œuvre. Symbole de l’animal esclave est porteur du poids de la souffrance humaine. Cet animal présent dans l’œuvre de Bachir depuis le milieu des années quatre-vingt est devenu un symbole, à tel point qu’il a remplacé le visage du Christ par celui de l’âne dans un chemin de Croix. Son art ne se limite pas à cette figure récurrente. Il sculpte des bustes, des visages, en bronze ou en résine. Rien dans sa création n’est anodin.

Galerie de la Tour. 16 rue du Bœuf. Lyon 5e. Jusqu'au 15 novembre 2024. Entrée libre tous les jours de 11h à 19h

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com