Mory Ouattara, opportunisme ou innocence ?...
Peur, mais de quoi, tel est le titre d'une des œuvres présentées, chez Alain Béroud, par un jeune burkinabais, Mory Ouattara, vivant en France, depuis cinq mois. Son style est inspiré de l'art de la fresque. Une des toiles, semblable à une fresque, est constituée d'une sorte de parchemin déployé, où nous pouvons lire l'Histoire de la mondialisation de la planète. Les tonalités sont retenues, comme du pastel sec, comme de la craie, comme de la chaux. Mory recommande aux spectateurs de toucher les œuvres, pour percevoir des particules récupérées dans des déchets, des rebuts abandonnés. Il est amusant de penser que celui qui l'accueille, Alain Béroud, est un spécialiste de l'assemblage de métaux, des formes oubliées. Dans une autre composition, un couple s'enfuit, après avoir délaissé ses enfants, son univers familier. En face d'eux, surgit un masque, l'image de la Mort. Mory Ouattara, dans une de ses toiles les plus récentes, traite d'un sujet classique, la mère et l'enfant. Quand, on sait le rôle du matriarcat en Afrique. Enfin, dans la Source, une spirale apporte dans ce mouvement, tout ce qui compose la vie. Parfois, Mory découpe son support. Un vide apparaît. Un silence. Un manque. Une absence. Mory Ouattara doit produire plus. Il est à l'orée d'une trajectoire, au début d'un chemin. Nous lui souhaitons bonne chance. Mory Ouattara-peintures jusqu'au 31 janvier 2014. Atelier ABMS-62 rue Magenta à Villeurbanne.