Paul Ardenne pétarade au Musée d’Art Contemporain de Lyon…

Dimanche, 23 Février, 2014 - 19:03

Paul Ardenne mission impossible, mauvais virages sur le circuit…

Paul Ardenne bateleur émerite...

Paul Ardenne est arrivé à Lyon en moto. Bavard, comme tous ceux qui n’ont rien à dire, et Dieu sait, s’ils sont majoritaires dans l’univers officiel de l’Art contemporain. Comme j’ironisais à propos de Paul Ardenne, Thierry Raspail me confia qu’il y a une quinzaine d’années, il n’aurait pas accueilli cette exposition. Je ne fus pas étonné. Et pourquoi, lui demandais-je ? Pourquoi, l’accepter aujourd’hui ? Parce que le public a changé, parce que moi aussi, j’ai changé, me répondit-il. Et, oui, Thierry Raspail n’est plus le conservateur militant, plus minimaliste et rigoureux que les artistes qu’ils présentaient alors, et qui firent une partie de notre éducation. Tout arrive. Respect pour sa lucidité. Peu de presse, et beaucoup d'artistes. 200 œuvres et 42 exposants. Sculptures, peintures, photos, vidéos. La sélection de Paul Ardenne et de Barbara Polla est un bric à brac invraisemblable. Un voyage chez un garagiste ordinaire, bien plus décevante qu’une balade au Salon de la Moto. Si, vous n’appréciez pas Paul Ardenne, épargnez vous cette visite. Sa tête apparaît à tous les croisements, pour débiter des platitudes d’une subjectivité navrante. A l’entrée, on voit une œuvre d’Ange Leccia, professeur à l’école des beaux-arts de Lyon, fidèle à ses choix. Puis, trois motos couvertes de graisse, à la manière de Bertrand Lavier. Et qui puent, la graisse moto, bien entendu. D’accord, d’accord. Spécialiste de l’évidence, Paul Ardenne déclare : « la moto est paradigmatique du rapport que l’homme peut établir avec la machine. » Après ça, nous sommes bien avancés. Paul Ardenne aime faire plaisir à ses potes. Il a invité les artistes les plus mondains du pavé parisien. Le nombre de has been qui retrouvent le droit de cité. Je résumerai la situation en disant que nous roulons à tombeaux ouverts. Paul Ardenne a rejeté toute parité. Il a insisté sur les réelles différences entre hommes et femmes. Je veux, mon neveu. Pourtant, a-t-il déclaré, les femmes apportent une présence très spécifique à cette exposition. Ah! bon ! Peut-être pensait-il aux femmes nues dans des positions torrides, poils pubiens en avant et chevauchant hardiment leurs motos, peintes par « un vieux parisien » Moo Chew Wong ? Tout cet accrochage sent le copinage, le recyclage de vieilles barbes, de parisiens ringards prenant les provinciaux pour des andouilles. Il y a quelques années, j'avais composé une ébauche de Dictionnaire des ringards. Il y a là de quoi enrichir largement cet ouvrage. Un catalogue est publié aux éditions Somogy. Amateurs de calandres multicolores, ou pas, visitez cette exposition avec vos enfants, vous ferez des heureux. Motopoétique au Mac de Lyon-81 quai Charles de Gaulle jusqu’au 20 avril 2014. 04 72 69 17 17. www.mac-lyon.com