Philibert-Charrin rétrospective Galerie Capazza, à Nançay…
Philibert-Charrin a toujours refusé d’entrer dans le rang. Il avait le pouvoir de dire non, et, il l’exerçait avec conviction. Rien ne pouvait le retenir, s’il avait conscience d’une erreur, d’une injustice, il exprimait immédiatement son désaccord. La solitude, il l’a connue. Mais, l’amitié ne lui fit pas défaut. Celle de ses copains Sanzistes : André Cottavoz, Jean Fusaro, James Bansac, André Chaix, André Lauran, Pierre Palué, Pierre Doye, Antoine Sanner, Pierre Coquet et Françoise Juvin, etc. Inscrits à l’école des beaux-arts de Lyon, ils se nourrissaient, et dormaient, parfois, à l’auberge des Jeunes, installée par l’Armée du Salut, sur le plateau de la Croix-Rousse, et dirigée par les parents d’Aimée Laurent, celle qui deviendra l’épouse de Jacques Truphémus qui vient de nous quitter. Nous étions à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, à quelques mois de l’exposition des Sanzistes, à la chapelle du Lycée Ampère, en 1948. Il y a deux périodes dans le parcours artistique de Philibert-Charrin. La première correspond à ses débuts. Elle est produite sur de petits formats, et dans la proximité de ses amis. La seconde est vraiment personnelle. Elle traduit la malice infinie de Philibert-Charrin. Elle est construite à partir de collages. Un exemple ? Vous voyez un chien allongé. Un basset. Philibert-Charrin avait une faiblesse pour les bassets. En vous approchant. Il faut toujours abolir les distances avec une œuvre d’art, si on veut la comprendre mieux. Au second regard, vous découvrez un nu féminin. On prétend que les hommes sont des chiens. Cette œuvre est intitulée : chienne. J’oubliais le publicitaire qui fut l’ami de Frédéric Dard. Je tiens à féliciter, Gérard Capazza, pour sa fidélité à l’œuvre de Philibert-Charrin. J’ai aussi une bonne pensée pour Anne qui amena un indéniable équilibre dans la vie de Philibert-Charrin, et ne ménagea jamais sa peine, pour la reconnaissance de cette œuvre unique.Rétrospective Philibert-Charrin, galerie Capazza, à Nançay, en Sologne, jusqu’au 3 décembre 2017.