Philibert-Charrin, son art de la distanciation triomphe, à Vourles... Visite urgente et incontournable
Michel Régnier, adjoint à la Culture de la ville de Vourles, habitue les Lyonnais à renouer avec leur patrimoine artistique, ignoré par leurs édiles incultes. Comment, ne pas déplorer l'absence de Georges Képénékian, premier adjoint du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, et, responsable des Affaires culturelles ? Que faisait-il, ce soir-là ? Devions-nous lancer un avis de recherche ? Non, il n'y avait rien au-dessus de cet événement. D'ailleurs, Jean-Marc Requien, disciple de Paul Philibert-Charrin, qui habita Vourles, dans son enfance, était revenu du Maroc, spécialement. Jamais, nous n'avons eu un adjoint à la Culture à Lyon, aussi proche du néant. Voici, pourquoi, je persiste à le nommer Képé le néant. Un bon nombre de Lyonnais, dans la foule venue célébrer cet artiste très humble qui fit partie des jeunes créateurs réunis sous la bannière du Sanzisme, à la Chapelle du Lycée Ampère, en 1948, avec ses amis : André Cottavoz, Jean Fusaro, Jacques Truphémus, Pierre Doye, Pierre Coquet, Françoise Juvin, Antoine Sanner, Paul Clair, Jean Mélinand, etc. Beaucoup étaient issus de l'école des Beaux-Arts de Lyon. Ils voulaient échapper aux « ismes » des impressionnistes, des naturalistes, des fauvistes, des pointillistes, des surréalistes, alors, ils conçurent le Sanzisme. Qui a trouvé ce nom ? Certains pensent qu'il s'agit de Philibert-Charrin. Je veux bien le croire, tant son esprit était alerte. Jacques Truphémus, dit avec modestie : « Philibert était le plus intelligent d'entre nous. » Le Sanzisme, en fait, n'échappa pas à l'influence de ces puissants courants. Comme le démontre, la sélection opérée par Anne Philibert-Charrin, veuve exemplaire, et Michel Régnier, Philibert-Charrin fit du pointillisme, de l'impressionnisme, et surtout, du surréalisme, avant de présenter hors de toute influence la vérité de son être profond. Parmi, les 170 pièces de tous formats, de toutes techniques que vous verrez, il y a même un tableau, où, on croit reconnaître la manière du gentil fabuliste, Joannès Veimberg, auquel, Philibert-Charrin consacra un portrait. Peinture mais surtout collage réalisé parfois selon l'écriture automatique automatique des surréalistes , mais plus souvent nourrie par l'humour incommensurable et les interrogations profondes sur le nature humaine de Paul Philibert-Charrin.. Jean Fusaro, nous donna la meilleure définition de l'art de Paul Philibert-Charrin : Tout faire avec pas grand chose... » C'est merveilleux, et tellement juste. Michel Régnier, auteur de l'admirable catalogue, réalisé par une entreprise locale, l'imprimerie de l'Alphabet (notons, que le maire de Vourles, Serge Fages, favorise les entreprises présentes, sur son sol. Bravo! pour cette prise de responsabilité.) manifeste sa passion pour l'école lyonnaise. Sachez que toutes les écoles de la commune accèderont à cette très remarquable exposition, sous la responsabilité d'Elyane Clop, adjointe au maire. Une formidable initiation à l'histoire de l'école lyonnaise, incontestablement une des plus prolifiques de France, quelquefois, avant Paris. Michel Régnier produit encore une analyse, très documentée, du long parcours de Philibert-Charrin (1920-2007). Ayant accédé aux archives, Michel Régnier nous révèle une foule d'informations, et d'images inédites, comme cette photographie d'André Cottavoz, Jean Fusaro et Philibert-Charrin, à Paris, devant la galerie Tamenaga. Christophe Guilloteau, député du Rhône, conseiller général, affichait un lyrisme de tribun fondateur de notre République. Reprenant malicieusement, le slogan « Je suis Charlie » et, pour saluer l'intense activité culturelle de Michel Régnier, et de Serge Fages, il déclara : « Je suis Vourles. » Christophe Guilloteau est candidat avec Christiane Agarrat, vice-présidente de la communauté de communes des vallons du lyonnais aux prochaines élections départementales. Nous lui souhaitons bonne chance. Les hommes politiques ne sont pas toujours admirables, même à Vourles. Ainsi, Marc-Yvan Teyssier qui ayant prononcé des propos inqualifiables au sujet des femmes et des homosexuels, déclencha avec raison, la colère des médias, et, fut obligé de démissionner du Conseil municipal. En quelques mots choisis, Anne Philibert-Charrin rappela l'esprit de celui, dont elle sert la mémoire avec détermination. Après avoir dit que Philibert-Charrin pensait que, naturellement timide, l'artiste est un comédien rêvant d'occuper le devant de la scène. Il affirmait, avec une véritable bonhommie : « On travaille, pour montrer. » En effet, Philibert-Charrin a beaucoup travaillé. Vous verrez une part de sa production, en permanence, à Lyon, à la galerie Le Soleil sur la Place. Jean et Jackie Fusaro, Hélène Cottavoz, Jacques Truphémus, Charles et Myriam Couty (ils s'activent, pour l'aménagement du futur musée Jean Couty à Saint-Rambert-l'Isle Barbe), Florent Cottavoz, Alain Basset fils de René Basset ami inoxydable de Philibert-Charrin, Dominique Fusaro, étaient présents aux côtés de la très charmante Anne, enveloppée dans un poncho, ce qui donnait à ce vernissage une chaleureuse allure de réunion familiale. Quand je vous disais que la mairie de Vourles réalisait des miracles en matière artistique. On voyait aussi : le galeriste Alain Georges, le peintre Joël Réal, Caline Malnoury l'organiste souvent à l'ouvrage comme enseignante à Vourles ou derrière l'orgue de l'église Saint-Bonaventure, Pierre Neyrard qui fut maire de Vourles et soutien de ce projet, Sylvie et Bernard Copeaux, Jacques Gouttebarge, Eric Gouttard, Jean-Claude Gauthier, commissaire de l'hommage à Georges Rouault présenté à la Maison Ravier de Morestel à partir du 27 mars, Jean-Luc Da Passano, vice-président de la Métropole (ce qui n'excusait pas l'absence de Gérard Collomb), la fille du Dr Miguet, Alain Girin, Laurent Colin, Yves Combet, son épouse et sa fille, Gérard et Sophie Capazza, et, Patrick Marquès, qui l'an prochain sera le héros de la fête, etc. Pendant le buffet, organisé par La Toque Dauplinoise, on pouvait déguster une soupe de Champagne préparée à partir d'une recette secrète, par les employés municipaux. Je vous engage, très vivement, à visiter cette exposition en famille ou avec vos amis. Achetez le catalogue de 96 p. (15€), il sera rapidement « collector », et, il n'y en a que 540 exemplaires. Rétrospective Paul Philibert-Charrin. Maison Forte à Vourles-2, rue des Vallières, jusqu'au 15 mars 2015. Entrée gratuite.