Robert Combas serait-il un imposteur ?
Un imprécateur, on le savait. Un profanateur de principes moraux, un perturbateur de convenances, tout ceci est bien connu, bien admis. Mais, à l'origine Robert Combas aurait-il copié les œuvres d'Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et de Keith Haring ? La question est désormais posée. Elle revient régulièrement dans la bouche des journalistes. Surtout de ceux qui ne le connaissaient pas la veille. Et, ils sont nombreux. Incontestablement il y a une proximité parmi les œuvres présentées au premier étage du Mac de Lyon qui offre une rétrospective spectaculaire de plus de 700 pièces peintures et sculptures, avec ces stars du marché américain. Qui a tiré le premier ? S'approprier une image célèbre est une démarche warholienne. C'est ce que fit Combas avec Mickey. Et Basquiat ? Après examen, il semblerait que Basquiat graffait déjà depuis plusieurs années (début en 1976 ) sous le nom de Samo dans les rues de New York, alors que Combas était encore à l'école des Beaux-Arts de Sète. Quand on sait le chemin qu'il faut parcourir pour atteindre la gloire médiatique dans la capitale du New Jersey, il ne fait pas de doute, l'avantage est du côté de Basquiat. Mais, comment Robert Combas en serait-il arrivé là ? Avec l'aide de quels complices ? Le premier d'entre eux fut Bernard Ceysson, alors directeur du Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Etienne qui deviendra le Musée d'Art Contemporain. Il était membre du jury lorsque Combas élève aux Beaux-Arts de Montpellier, passait son diplôme à Saint-Etienne. Ils se virent, et Bernard Ceysson déclara en admirable spécialiste de l'opportunisme artistique et international qui fit la richesse du fonds du musée de Saint-Etienne, et son actuelle gloire comme galeriste à Paris : « Ton travail m'intéresse parce qu'en France, il n'y a encore personne qui fait ce genre de peinture, et ta peinture est proche de la "Trans-avant-garde" italienne et des "Nouveaux Fauves" allemands,... » La référence à la Trans-avant-garde Italienne n'est pas innocente, et pas négligeable. C'était la première exposition en Europe à Milan, à laquelle participèrent Basquiat, Haring, Schnabel, etc. C'est probablement là que Ceysson vit leurs œuvres. En 1980, Robert Combas accepta d'être l'alibi de Bernard Ceysson dans une exposition de groupe, un témoignage de sa vigilance et de l'acuité de son regard. Il y a d'autres proximités sont-elles spécieuses ? Ainsi la formation d'un groupe de rock. Qui n'a pas monté un groupe de rock dans sa jeunesse dans les années soixante et soixante-dix ? Jean-Michel Basquiat n'échappa pas à cette tentation. Il fonda le groupe « Gray ». Robert Combas fit « les Démodés ». Pourquoi pas ? Aujourd'hui, il remonte sur scène. Il chante. Cela n'apporte rien à l'histoire de la musique. Il se fait du bien. Tant mieux. Cet acte d'Art thérapie est sans doute excellent pour lui. Le public lui s'emmerde devant ce chant répétitif, et on le comprend. Parmi les complices, Catherine Millet d'Art Press à l'affût de nouveautés, et Yvon Lambert prêt à tout pour refléter les dernières tendances. Pourquoi, Robert Combas ne figura-t-il jamais dans une exposition organisée par le Mamac de Nice ? C'est très curieux ! Pourquoi, Catherine Millet ne cite-t-elle jamais Combas dans ses entretiens avec Richard Leydier ( commissaire de la rétro lyonnaise ) d'Art Press à Catherine M. ? Thierry Raspail ne laisse rien au hasard. Dans sa pratique tout est calculé. Il est un des regards les plus affûtés au Monde. Pourquoi, très longtemps rétif aux turpitudes de l'art français, a-t-il invité Robert Combas ? Pourquoi accepte-t-il d'être le complice de ce qui a des allures de forfaiture interplanétaire ? Des raisons ! Le maire de Lyon, tout à fait ignorant de l'Art contemporain, exige des performances de la part du Mac de Lyon pour des raisons budgétaires. Pas de frais supplémentaires. Le budget du Mac doit être à l'équilibre, financer ses événements, et voir plus. Il faut chaque année trouver un artiste capable d'attirer les foules, et amener des pépettes dans les caisses. Après Andy Warhol, il y eut Keith Haring, Ben, et maintenant Combas. Cela n'a pas grand chose à voir avec l'Art, avec la création. Robert Combas se répète, et paradoxalement, c'est tant mieux pour son œuvre. Souhaitons que le grand public le découvre. Combas a-t-il sciemment plagié Basquiat et Keith Haring ? Combas est-il victime de l'Empirisme américain ? Imposteur ou pas, il demeure une des valeurs incontestables de l'Art contemporain français. Robert Combas - Greatest Hits Jusqu'au 15 Juillet 2012 Cité Internationale- Lyon 6e 04 72 69 17 17 www.mac.lyon.com